Briatore emporté par le scandale Renault

coup de tonnerre dans le ciel de Renault F1. L'écurie franco-anglaise a annoncé hier, via un communiqué, le départ de son directeur Flavio Briatore. Le milliardaire italien, souvent critiqué par ses pairs du paddock, fait les frais d'une affaire dont les proportions sportives et économiques dépassent largement le cadre de la F1. Briatore est accusé d'avoir manipulé les résultats du Grand Prix de Singapour 2008, en ordonnant à son pilote Nelson Piquet Jr. de s'accidenter volontairement, afin de donner la victoire à son coéquipier Fernando Alonso. À l'époque, la marque au losange restait sur deux saisons décevantes. Ce succès avait alors largement contribué à sauver l'image et l'implication de Renault en F1. Briatore avait parlé d'« une intervention de Dieu » pour saluer une performance rocambolesque. Un an plus tard, ces retombées positives se sont transformées en un véritable cauchemar.De lourdes charges, renforcées par un dossier très complet, pèsent sur l'écurie. La Fédération internationale automobile (FIA) est en possession de relevés télémétriques, de conversations radio entre tous les membres de l'équipe, et d'un témoignage très précis ? une déclaration sur l'honneur faite dans les locaux de la FIA à la fin juillet ? de Nelson Piquet Jr. qui accable ses supérieurs. Flavio Briatore n'a jamais tenté de contester les allégations de la FIA. À Monza, le week-end dernier, il a refusé d'évoquer le sujet, préférant lancer des attaques de mauvais goût à l'encontre de Piquet Jr., en mettant en doute ses orientations sexuelles et leurs conséquences sur l'implication du Brésilien dans son travail. Renault, qui ne contestera pas les chefs d'accusation portés contre elle, a par ailleurs indiqué que Pat Symonds, le stratège de l'écurie, avait lui aussi fait ses valises.Après ce qui apparaît comme un aveu de sa culpabilité, Renault doit comparaître lundi prochain devant un Conseil mondial extraordinaire, à Paris, dans les locaux de la Fédération internationale automobile.La firme au losange risque une sanction exemplaire. En 2007, McLaren avait, par exemple, écopé de 70 millions d'euros dans l'affaire d'espionnage industriel qui l'opposait à Ferrari. La FIA pourrait également décider d'annuler les points marqués par Renault cette saison. Une décision qui aurait un impact financier important, puisque les primes de performance versées aux écuries dépendent de leur classement en fin de saison. Enfin, elle pourrait prononcer son exclusion pure et simple de la compétition. Une situation qui devrait vraisemblablement pousser Renault, qui a dépensé 370 millions d'euros l'an passé en F1, à quitter ce sport.écorner son imageD'autant que son unique client, Red Bull Racing, a récemment décidé de ne plus utiliser ses moteurs. Un manque à gagner (estimé à 15 millions d'euros par an) qui s'ajoute au retrait du groupe bancaire ING, son sponsor titre, et à l'exode programmé de son pilote vedette, Fernando Alonso, un temps annoncé chez Ferrari. Plus rien ne semble donc retenir Renault au sein du paddock. La marque prendrait même le risque d'écorner son image si elle poursuivait l'aventure en F1. Pour le moment, elle doit trouver en urgence un successeur à Briatore pour l'exercice 2009. Deux noms sont évoqués. Celui d'Alain Prost, dont le sérieux et le rationalisme seraient bienvenus, et celui de Frédéric Vasseur, directeur d'équipes dans les catégories inférieures, en GP2 et F3.En pleine tourmente, la décision sur l'avenir de l'écurie française appartient désormais à Carlos Ghosn. Le président de Renault n'a jamais été un chaud partisan de l'engagement de son groupe en F1...
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