« Les prix sont des machines communicantes »Que représente la Fiac pour un jeune artiste ?C'est une foire pour les professionnels qui sont des marchands. Elle leur permet de se réunir, de regarder ce que chacun fait et, le cas échéant, de réussir à vendre les ?uvres de leurs artistes. Cela ne représente pas grand-chose de plus pour moi si ce n'est un accès au marché et aux collectionneurs dont l'argent me permet de continuer mon activité.Vous êtes nommé pour le prix Marcel-Duchamp et vous avez également reçu un prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco. Quel impact cela a-t-il ?Financier. Je reçois ces prix en monnaie sonnante et trébuchante. Je passe le plus clair de mon temps à travailler et j'ai besoin de savoir que, pour la prochaine année, je n'ai pas besoin d'argent pour produire mes ?uvres ou payer mon loyer. Les prix sont aussi des machines communicantes. Et aujourd'hui, la médiatisation d'un travail est importante. En général, les organisateurs le font très bien puisqu'ils ont, eux-mêmes, besoin de se représenter à travers le fait de primer un artiste. C'est donc une forme d'échange. Et à ce moment-là, l'art sert d'autres moyens que les siens. Pourquoi avoir choisi Berlin comme lieu de vie et de travail ?C'est une ville très intéressante, très calme. Une vraie capitale, malgré tout. De nombreux artistes ? et donc de vrais interlocuteurs pour moi ? vivent ici. Ces derniers temps, Berlin a beaucoup fonctionné par cooptation. À Paris ou Londres, il y a un milieu local et une certaine hiérarchisation se crée par rapport à ce dernier. Ici, les gens viennent d'un peu partout et amènent tous un peu de leur réseau qui s'interconnectent. Cela a-t-il une influence sur votre ?uvre ?Nous sommes tous influencés par notre quotidien. Ici, je ne comprends pas la langue. C'est donc une autre relation à ce que je peux prendre de ce qui m'entoure.Propos recueillis par Y. Y. Exposition à la cour Carrée. Annonce du prix le 24 octobre. www.adiaf.com

latribune.fr

17 Oct 2009, 1:52

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