L'art pour les nulsL'art contemporain fait peur. Le néophyte s'interroge, se gratte la tête et puis, bien souvent, recule devant telle sculpture, tel tableau ou tel montage. Dépité, découragé. « Décidément, je n'y comprends rien », se torture-t-il en se demandant si on lui sert de l'art ou si on se moque de lui. Il n'y avait qu'à voir les réactions diverses et très contrastées, l'année dernière, au château de Versailles, lors de l'exposition Jeff Koons. Globalement, pour le grand public, l'incompréhension dominait. De fait « l'art contemporain est très dur à saisir tout de suite, par manque d'éducation et de recul. C'est une différence fondamentale avec l'art plus ancien qui, par définition, a déjà une histoire et paraît plus facile à appréhender », reconnaît Marta Gili, la directrice du musée du Jeu de paume à Paris.Conscients de l'angoisse suscitée par la création actuelle, musées, fondations et autres maisons de ventes se sont lancés dans des campagnes de sensibilisation à l'art moderne et contemporain afin d'encourager le public à davantage aller à la rencontre d'artistes dont l'aura reste trop souvent confinée à un petit cercle d'initiés. L'amateur potentiel dispose maintenant d'une palette assez large d'offres de formation pour l'aider.Et mieux vaut commencer jeune. Sensibiliser les enfants à l'art s'avère très constructif pour développer leur imagination et leur sens de l'observation. À cet égard, et parmi bien d'autres organismes, le Musée d'art moderne de la ville de Paris (www.mam.paris.fr) propose des animations autour de l'art contemporain. Les jeunes peuvent ainsi participer à des ateliers aux intitulés tout à fait évocateurs?: « Tableaux à modeler », « Affaires de couleur ». De quoi éveiller leurs sens.MétissageLes plus grands disposent aussi d'un large choix. Ainsi, le musée du Jeu de paume (www.jeudepaume.org), dédié à l'image fixe ou animée, propose depuis cinq ans au public des cycles de formation à l'histoire de l'art moderne et contemporain. Et il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. On peut suivre des sessions trimestrielles, comme « Découvrir la modernit頻 ou « Explorer la modernité et après », qui permettent de se frotter aux fondamentaux. « Notre public est très varié, explique Marta Gili. Cinquante à quatre-vingt-dix personnes participent aux sessions. Nous avons des étudiants, des retraités qui disposent enfin de leur temps, mais aussi des gens qui travaillent dans les bureaux pas loin. Ce métissage est très bon, il favorise les échanges avec les conférenciers. »Les maisons de ventes ne sont pas en reste. Ainsi Tajan (www.tajan.com) propose une initiation ludique et en douceur avec son opération « Les dimanches chez Tajan » où les particuliers peuvent venir déambuler et observer les objets (y compris d'art moderne) mis aux enchères. Des professionnels sont là pour renseigner et expliquer. Du côté de Drouot (www.drouot.com), on est également très bien organisé pour séduire de potentiels acheteurs. Dans le cadre de son programme « l'Art à la carte », la célèbre maison d'enchères organise des cours d'initiation ? appelés « les cours Drouot Montaigne » ?, où l'on peut s'initier à l'histoire générale de l'art et, notamment, à l'époque moderne via des sessions intitulées « L'époque moderne, de l'Empire à Pompidou » ou « Le temps des innovations ». De quoi percer les secrets de l'expressionnisme, la subtilité du cubisme ou du Bauhaus.Jean-Christophe Chanut

latribune.fr

17 Oct 2009, 1:52

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