Philippe MariniSénateur de l'Oise.L'Europe et les États-Unis semblent fermement décidés à muscler leur régulation. Que pensez-vous de ce mouvement?? Il faut bien savoir qu'en Europe, nous ne partons pas de rien. En France, notamment, nos règles sont plus complètes, plus compétitives et moins dispersées que celles des États-Unis. Néanmoins, des ajustements s'imposent après la crise de ces derniers mois. Et ce, au niveau des deux piliers de notre architecture de régulation?: l'information financière, dont le contenu doit être encore plus complet dans un cadre déontologique encore mieux contrôlé, et la solvabilité des entreprises, avec une approche prudentielle plus stricte, aussi bien pour les assureurs que pour les banquiers. L'approche déontologique doit ainsi être élaborée pour l'ensemble des véhicules d'épargne et l'AMF doit être au c?ur de ce processus. L'objectif étant de rationaliser, se doter de moyens plus efficaces et éviter les trous noirs.Christine Lagarde a dit qu'elle voulait mettre en place un régulateur fort. Êtes-vous d'accord avec elle?? Il serait faux de croire que l'on se trouve actuellement sur un sol vierge. L'ancêtre de l'AMF, la COB, a déjà largement défriché le terrain. Et différents outils tels que la Commission bancaire n'ont pas démérité. Il faut respecter le droit européen et mettre en ?uvre de nouvelles règles adaptées aux derniers rebondissements. Mais on ne peut pas laisser accroire que la France ne disposait pas à ce jour d'une régulation efficace.Et la taxation des bonus?? Il ne faut pas voir dans cette mesure une réponse punitive ou vexatoire. Le profit est légitime. Mais inciter les dirigeants de grandes banques à mieux répartir les risques n'est pas une mauvaise chose. Le dispositif est temporaire et c'est bien. Il faut impérativement qu'il s'inscrive dans une approche internationale. propos recueillis par Pascale Besses-BoumardIl faut respecter le droit européen et mettre en ?uvre de nouvelles règles adaptées aux derniers rebondissements.

latribune.fr

17 Déc 2009, 1:42

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