Lilly et Daiichi Sankyo misent gros sur le concurrent du Plavix

Cela devait être la principale menace sur le Plavix, mais il n'en sera rien. Les laboratoires américain Lilly et japonais Daiichi Sankyo lancent leur anticoagulant Efient ces jours-ci en France. Mais ils ont été pris de cours par les génériques du blockbuster de Sanofi (2,6 milliards d'euros de ventes en 2008). Depuis octobre, une dizaine de fabricants de ces « copies » légales (dont Sanofi lui-même via sa filiale Winthrop) ont convaincu l'Agence européenne du médicament (EMEA) que leurs produits pouvaient se substituer à l'original, pourtant officiellement sous brevet jusqu'en 2013. Un mouvement applaudi par l'assurance-maladie hexagonale, dont le Plavix était le premier poste de remboursement en 2008 (625 millions d'euros).Dès lors, pourquoi lancer un concurrent d'un médicament « mort commercialement », selon les termes d'un expert ? « Générique, le Plavix ne fera plus l'objet de promotion commerciale. Le ?bruit? autour d'Efient le remplacera auprès des médecins, les incitant à le prescrire », analyse un spécialiste. « Efient répond à un besoin médical non couvert. Il apporte un bénéfice supplémentaire pour une grande majorité de patients, notamment ceux résistant à Plavix », soulignent Dominique Amory, président France de Lilly, et Christian Deleuze, son homologue chez Daiichi Sankyo. Ils visent 10 % du marché, soit 100.000 personnes en France. Leurs arguments semblent avoir été entendus par les autorités de santé françaises. L'Efient a obtenu un prix de remboursement de 1,43 euro par jour, inférieur de 1 % au Plavix. Une performance, en pleine maîtrise des dépenses de santé, estiment les labos. relais de croissancePar ailleurs, l'Efient n'aurait rien à craindre des « copies » du Plavix, assurent-ils, car ses indications thérapeutiques ne sont pas juridiquement utilisables par les génériqueurs. Mais Efient ne sera qu'un challenger. En tout cas en France, où Lilly et Daiichi visent 30 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici trois ans, contre 500 millions pour Plavix en 2008. En Europe, « les revenus atteindront 300 millions d'euros en vitesse de croisière » pronostiquent les fabricants. « Au niveau mondial, le terme de blockbuster a été avanc頻, souligne Christian Deleuze. Un relais de croissance bienvenu pour Lilly qui perdra l'an prochain le brevet de son Zyprexa. Cet antidépresseur pèse pour 25 % de ses ventes. AUDREY TONNELIER
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