La BCE revoit son recrutement

Le grand chambardement à la tête de la BCE débute. Ce lundi, les ministres des Finances de la zone euro vont en effet examiner les trois candidatures à la vice-présidence de l'institution de Francfort. Le mandat du Grec Lucas Papademos s'achève en effet le 31 mai prochain, et le conseil des chefs d'État européen décidera de son successeur fin mars. Selon les dernières rumeurs, le poste devrait se jouer entre le président de la banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, longtemps cité comme favori, et le chef de la Banque du Portugal, Vitor Constancio. Le troisième larron, le Belge Peter Praet, membre du directoire de la Banque nationale de Belgique, serait hors course, n'étant pas banquier central. En Belgique, on compte pourtant encore sur la possibilité d'un compromis autour de son candidat.une règle tacite Derrière le choix du vice-président se profile déjà la succession du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, dont le mandat s'achève en novembre 2011. Car une règle tacite veut que les postes de numéro un et de numéro deux de la BCE soient partagés entre pays du Nord et pays du Sud. L'avenir des deux candidats ? non déclarés, mais pressentis ? à la succession du Français, l'Allemand Axel Weber, président de la Bundesbank, et l'Italien Mario Draghi, chef de la Banque d'Italie, pourrait donc dépendre du choix de cette année. Au-delà de cette « cuisine », le vice-président joue également un rôle clé parmi les six membres du directoire. Il est en charge de la stabilité et de la surveillance des marchés financiers, secteur très sensible en ce moment. C'est plutôt un point faible pour Vitor Constancio, très critiqué dans son propre pays pour les « manquements » de sa surveillance du système bancaire avant la crise. Mersch sur la défensive Mais le vice-président devra également gérer les problèmes de personnel, alors que la banque a connu sa première grève en juin dernier. Ici, c'est Yves Mersch qui est sur la défensive : le syndicat de la BCE, Ipso, a, dans une lettre ouverte, protesté contre sa nomination (lire « La Tribune » du 9 décembre 2009). Sur le terrain monétaire, l'économiste de RBS, Jacques Cailloux, remarque que « les deux principaux candidats ont des profils très tranchés et très différents ». Yves Mersch est perçu comme un « faucon » très proche de la pensée monétariste de la Bundesbank, tandis que Vitor Constancio est perçu clairement comme une « colombe », moins rigide sur la politique monétaire. « Dans un directoire dominé par les ?faucons?, où Lucas Papademos était plutôt neutre, voire ?colombe?, le nouveau vice-président déterminera donc un nouveau rapport de force », explique Jacques Cailloux. Autant dire que cette nomination devrait être suivie de très près.Romaric Godin, à Francfort.Longtemps cité comme favori, le Luxembourgeois Yves Mersch pourrait se voir préférer le Portugais Vitor Constancio.
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