Star de la place parisienne, le blé meunier se voit tiré à la hausse par l'envol du blé dur

Les dérivés de Nyse Liffe ont été plébiscité en 2010 : la progression des contrats sur le sucre, le café, le cacao, le blé, le colza ou le maïs atteint + 37 %. Mais cette hausse a surtout été tirée par un contrat : celui du blé meunier, dont les volumes progressent de 92 % ! Une variation impressionante, qui reflète les tensions qui règnent sur le marché de la céréale. « Les volumes ont grimpé en raison de la volatilité des prix liée à la sécheresse en Russie et en Europe de l'Est », précise Ian Dudden, responsable des dérivés chez Nyse Liffe. Pâtes et couscousLes cours du blé ont atteint 255 euros par tonne le 12 janvier, et grimpaient encore lundi alors que le marché bruissait de rumeurs de nouveaux appels d'offre. Parmi les différentes qualités de blé, l'une d'elles est particulièrement recherchée et semble tirer les cours du contrat à terme vers le haut. Il s'agit du blé dur, une qualité de blé indispensable à la fabrication de pâtes et de couscous. Il est surtout exporté à partir de la Méditerranée en France, où son prix vient d'atteindre 336 euros par tonne, et grimpe de 10 euros par jours à Port-la-Nouvelle. « L'Algérie est en train de revenir aux achats, qui ont été insuffisants jusqu'alors, mais les autres pays du Maghreb aussi. Ils n'ont pas le choix, il y a très peu d'offre ailleurs », assure Alexandre Marie, expert chez Offre et Demande Agricole. De fait, l'Algérie n'a pour l'instant importé qu'une petite moitié de ses besoins en blé tendre, estimés à 5,3 millions de tonnes, et très peu de blé dur, alors qu'elle est l'un des premiers consommateurs (2,5 millions de tonnes par an) avec l'Italie. Et elle ne peut, contrairement, à son habitude, se tourner vers le Canada, le principal producteur. Les voies navigables, dont le Saint Laurent, sont gelées pour l'instant, alors que les besoins sont urgents. Le pays d'Amérique du Nord a de surcroît souffert d'une récolte très faible. « La prime par rapport au blé meunier était modeste en 2009, alors que le blé dur est plus risqué. Les canadiens ont donc planté peu de blé dur », assure Alexandre Marie. Au lieu des 5,5 millions de tonnes habituelles, le Canada se retrouve donc avec seulement 3 millions de tonnes de blé pour 2010. Ce qui pousse l'Algérie à acheter tous azimuts. De source de marché, le pays aurait ainsi acheté du blé dur au Mexique, ainsi qu'un million de tonnes en France depuis le début du mois de janvier.
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