L'Inde veut se doter d'un fonds souverain

L'Angola, l'Indonésie, la Mongolie ont depuis peu le leur. Le Brésil en a créé un en 2008. Il n'y a donc rien d'étonnant à voir l'Inde réfléchir aujourd'hui plus sérieusement à la constitution de son propre fonds souverain. Plus gêné aux entournures que la Chine, en raison de son déficit budgétaire record (6,9 % du PIB) l'Inde n'en a pas moins de grandes ambitions pour ses champions nationaux. Le sous-continent affirme même de plus en plus haut et fort sa volonté de soutenir la comparaison avec la Chine, et de rattraper son retard, notamment dans la course aux ressources naturelles. La demande d'un fonds souverain émane d'ailleurs du ministre de l'énergie, ce dernier ayant suggéré à son homologue aux finances de mettre à la disposition des grandes entreprises indiennes qui veulent faire des acquisitions à l'étranger une partie des 254 milliards de dollars de réserves de change du pays. « Ce type de fonds serait particulièrement bienvenu pour nous aider à concurrencer les groupes chinois », se réjouit déjà le président du groupe publique Oil & Natural Gaz Corp. (ONGC). Et on le comprend. La distance à parcourir pour rattrapper la Chine est longue. Rien qu'en 2009, les entreprises chinoises ont dépensé la somme record de 32 milliards de dollars dans des actifs liés aux matières premières. A titre de comparaison, l'Inde, elle, n'a réalisé qu'une acquisition majeure, en l'occurrence celle d'Imperial Energy par ONGC pour 2,1 milliards de dollars. Avec 2.400 milliards de dollars de réserves de change, et un fonds souverain doté de 300 milliards de dollars, la force de frappe chinoise est sans comparaison. Toutefois, l'Inde, elle aussi, est confrontée à des besoins en énergie grandissants. Voire même de plus en plus impérieux. Le pays qui importe 75 % de son pétrole pourrait voir sa consommation doubler d'ici 2030 selon l'Agence Internationale de l'Energie. « Dans certains domaines, notamment le charbon et le minerai de fer, la concurrence pour sécuriser l'approvisionnement en matières premières est déjà frontale », résume un expert de l'Asie, citant les cas de Tata Steel et ONGC comme des entreprises très offensives. « Toutefois, les besoins étant de plus en plus aigus, ce bras de fer avec la Chine risque de passer au premier plan. » En début d'année, ONGC a conclu des accords d'investissements au Nigéria (359 milliards de dollars). Mais elle ne compte pas s'arrêter là... n 254 milliards de dollars, c'est le montant des réserves de change de l'inde.
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