Le G20 met sept pays sous surveillance, dont la France

A u terme d'une « réunion apaisée et constructive », le sommet du G20 Finances s'est achevé vendredi à Washington sur un accord. Les grandes puissances ont approuvé la mise en place d'une surveillance accrue des six premières économies (États-Unis, Chine, Japon, Allemagne, France et Grande Bretagne) et de l'Inde, afin d'étudier leurs efforts pour réduire les risques de déséquilibres mondiaux. Chacun de ces pays, dont le PIB respectif représente au moins 4 % de la richesse mondiale, fera ainsi l'objet d'examens approfondis sur sa dette et son déficit publics, l'épargne et la dette privées et sa balance commerciale.« C'est une première étape vers la croissance que nous souhaitons, une croissance soutenable, équilibrée et durable », s'est félicitée Christine Lagarde au cours d'une conférence de presse organisée à l'issue de la réunion. « Tous les autres pays du G20 ont vocation à évoluer sous ces contraintes », a-t-elle précisé. Les ministres des Finances se sont également entendus sur la nécessité de renforcer la transparence et la régulation sur les dérivés de matières premières, pour tenter de limiter la volatilité des cours. Et ils se sont prononcés pour une approche pragmatique du contrôle des flux de capitaux, un enjeu crucial dans les pays émergents, alors que le FMI vient de reconnaître, pour la première fois, que des mesures visant à limiter l'afflux de devises peuvent s'avérer utiles dans certaines circonstances.« Optimiste mais réaliste »En revanche, peu de progrès ont été réalisés sur les financements innovants, ces financements non budgétaires qui doivent être alloués à la lutte contre le changement climatique et à l'aide au développement. C'est l'une des priorités de la France, qui « reste déterminée à la mettre en place », a assuré Christine Lagarde. Dans l'entourage de la ministre de l'Économie, on se dit « optimiste mais réaliste » car « certaines propositions posent des problèmes à plusieurs de nos partenaires ». Les pays anglo-saxons s'opposent notamment à la mise en place d'une taxe de 0,005 % sur les transactions financières. « Cette taxe n'aurait pas d'impact sur l'économie et rapporterait 30 milliards de dollars par an », répond Henri de Raincourt, ministre de la Coopération. « Les problèmes budgétaires pèsent fortement sur l'aide au développement : c'est une raison supplémentaire pour chercher de nouvelles sources de financement », poursuit-il. « Ces financements sont transparents, pérennes et stables », plaidait Nathalie Kosciusko-Morizet en début de semaine, lors d'une visite à New York. « À Copenhague, la communauté internationale s'est engagée à doter un fonds vert de 100 milliards de dollars par an, rappelait la ministre de l'Écologie. Il faudra bien trouver l'argent quelque part. Si ce financement est budgétaire, il s'agirait alors de taxes directement payées par les contribuables ». Après la pédagogie, la France serait prête, même sans un consensus global, à passer à l'action, comme elle l'avait déjà fait pour la taxe sur les billets d'avions. En espérant, cette fois-ci, que l'effet d'entraînement soit plus important.
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