Pour l'OFCE, la politique d'austérité de Bruxelles est un échec

Tout part d\'un constat. Depuis la crise financière de l\'automne 2008 et sa propagation à l\'économie réelle, la France et ses voisins européens voient leurs économies engluées dans la crise. Les timides rebonds de l\'activité observée en 2010 et 2011 ne seraient qu\'un leurre. En fin de compte, dès la reprise de 2010, les partisans de la théorie du « double dip » - c\'est-à-dire une rechute de l\'activité après une courte pause - auraient eu raison avant les autres.« Tous les indicateurs sont dans le rouge. La crise est loin d\'être fini, en particulier en France. Certes, le PIB tricolore devrait progresser de 0,6% en 2014 mais le taux de chômage continuera à augmenter pour atteindre 11,6% de la population active à la fin de l\'année », explique Xavier Timbeau à l\'Observatoire français des conjoncture économiques (OFCE).Une erreur stratégiqueComment expliquer cet enfoncement dans la crise ? « C\'est le résultat d\'une erreur originelle de diagnostic. Depuis 2008, les responsables politiques européens avancent que l\'austérité budgétaire conduisant au rééquilibrage des finances publiques serait la seule solution pour accélérer la sortie de crise. Or, toutes les statistiques se dégradent. Cette stratégie est un échec », poursuit Eric Heyer.Qu\'aurait fallu faire et que faut-il faire aujourd\'hui ? L\'OFCE suggère de s\'inspirer de l\'exemple japonais qui, actuellement, tente de relancer l\'activité via une politique budgétaire volontariste, avant de lancer sa politique d\'assainissement des comptes publics en 2014. « Depuis 2009, l\'effort réclamé à l\'économie est immense. L\'austérité à conduit à retrancher l\'activité de 0,6 à 1,8 point de PIB chaque année. En 2014, si le gouvernement s\'entête à vouloir atteindre son objectif budgétaire, ce sera un effort à 1,4 point de PIB qui sera à nouveau réclamé », avance Eric Heyer. Résultat, au lieu d\'afficher une croissance de 2% en 2014, celle-ci ne s\'élèvera qu\'à 0,6%.La course à la compétitivité prixDans ce contexte, rien ne laisse augurer une amélioration de la situation économique. Contrainte par la faiblesse de la demande, les entreprises n\'investiront et n\'embaucheront pas. Parce qu\'elles n\'ont pas les moyens financiers pour innover, elles ne pourront lutter face à la concurrence mondiale qu\'en restaurant leur compétitivité prix, au détriment de leur taux de marge historiquement bas. Et de quelle façon ? Dans certains pays européens comme l\'Espagne, le Portugal et la Grèce, les salaires sont déjà en train de baisser. Si les entreprises ne réduisent pas la masse salariale - sachant que les salaires ont continué à augmenter depuis 2007 -, la seule solution pour redresser leur productivité sera de supprimer des postes. « Si les entreprises choisissaient de rétablir leur taux de marge de trois points par le seul biais de la productivité, pour retrouver la moyenne observée au cours de vingt dernières années, il faudrait un bond de productivité de plus de 5 %, soit des destructions de l\'ordre d\'un million d\'emplois », avance l\'OFCE.  
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