L'inflation revient semer le trouble dans l'esprit des investisseurs

Après avoir, jusque-là, fait montre d'une bonne résistance face aux tensions au Moyen-Orient et aux événements du Japon, la Bourse de Paris s'est laissé rattraper par la morosité. Au terme d'une séance mitigée vendredi (+ 0,1 %), le CAC 40 a accusé une chute hebdomadaire de 2,15 %.Si les craintes ont ressurgi sur les dettes souveraines en zone euro, les investisseurs se sont aussi inquiétés des pressions inflationnistes alors qu'étaient publiées vendredi plusieurs statistiques sur les prix à la consommation. La principale alerte est venue de Chine où le rythme de l'inflation s'est accéléré plus vite que prévu le mois dernier, à 5,4 %.Même dans les pays développés, les pressions inflationnistes s'accentuent. Dans la zone euro et aux États-Unis, la hausse des prix a atteint 2,7 %, en mars, sur un an. Or, pour les marchés actions, « une trop forte inflation, au même titre que la déflation, impacte en général la capacité bénéficiaire des entreprises et les multiples de valorisation », souligne Vincent Guenzi, responsable de la stratégie investissement chez Cholet Dupont. Ainsi, les marchés émergents ont-ils vu leur PER (cours/bénéfice par action) s'effriter depuis le début de l'année. En Inde, où la hausse des prix a atteint près de 9 % en mars, l'indice Sensex de la Bourse de Bombay se paie désormais 15,3 fois les bénéfices estimés pour 2011 contre plus de 17 fois en janvier dernier.Quel niveau de hausse ?Dans les pays développés, « le niveau actuel d'inflation entre 2 % et 4 % ne pose pas de problèmes. Le marché se focalise surtout sur les anticipations d'inflation et se demande jusqu'où la hausse des prix va se poursuivre », estime Frédéric Buzaré, responsable de la stratégie actions chez Dexia AM. Un avis partagé par Vincent Guenzi : « À son niveau actuel, l'inflation ne provoque que des craintes à court terme, supportables par le marché. En revanche, les inquiétudes devraient se renforcer si la hausse des prix s'emballe au-delà de 4 %. » Tout repose maintenant sur les politiques monétaires des banquiers centraux. Le marché devrait suivre de près les faits et gestes de la Réserve fédérale américaine et la fin attendue, cette année, de son programme d'assouplissement monétaire Quantitative Easing 2. Selon Frédéric Buzaré, l'inflation et la normalisation de la politique monétaire américaine animeront les marchés en 2011. Blandine Hénault
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