David Cameron, le nouveau « Mister No »

Premier Conseil européen pour David Cameron, et premier refus de sa part. Le nouveau Premier ministre britannique fait un début fidèle à son image d'eurosceptique. Il a averti clairement ses partenaires?: il n'est pas question que le Royaume-Uni ne communique son budget à la Commission européenne au préalable, avant de le présenter aux Britanniques. William Hague, son ministre des Affaires étrangères, et leader des eurosceptiques conservateurs, le disait en début de semaine. « Le budget britannique doit être présenté au Parlement britannique. C'est notre position [...] et c'est catégorique. » Pour autant, il serait faux de caricaturer le nouveau gouvernement britannique comme un club d'europhobes. Si les conservateurs ont une aile très radicale sur le sujet, et que David Cameron a accepté de sortir les conservateurs du PPE (le groupe de droite du Parlement européen), il a désormais promis d'être un partenaire « constructif ».Son revirement a commencé en novembre, quand il a renoncé à un référendum sur le traité de Lisbonne, qui venait d'être ratifié. Sa position s'est encore atténuée avec l'accord de coalition avec les libéraux-démocrates, le parti le plus proeuropéen de tous en Grande-Bretagne. La coalition le soulage d'une certaine manière politiquement, permettant de maintenir sous contrôle la franche europhobe de son parti, en faisant valoir l'équilibre de la coalition.Les premiers signes de relâchement sont évidents. Alors que David Cameron annonçait l'an dernier vouloir rapatrier des pouvoirs de Bruxelles à Londres, ce dossier est quasiment enterré. La seule exigence qui demeure est de limiter la directive sur le temps de travail, que Londres trouve trop restrictive. Autre compromis?: George Osborne, le chancelier de l'Échiquier, a accepté la directive sur les hedge funds - qui n'est pas encore complètement adoptée. Cela n'en fait pas moins de David Cameron un partenaire particulièrement coriace. Un point de tension pourrait venir de la régulation financière. Mais ce sont surtout la réforme de la politique agricole commune et la négociation du budget de l'Union européenne qui risquent d'être difficiles. Éric Albert, à Londre
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