PriceMinister passe sous pavillon japonais

Surprise. Le distributeur japonais Rakuten vient de racheter 100 % du capital de Price Minister pour un montant de 200 millions d'euros. « L'opération a a été très soudaine», confie à « La Tribune » Pierre-Kosciusko Morizet, PDG du site de vente entre particuliers.Début 2010, Price Minister, site détenu à 40 % par ses fondateurs dirigeants, 20 % par quatre fonds d'investissement (Atlas, Quilvest, Phillimore et Techno Cap) et 40 % par ses salariés et fondateurs non-dirigeants, envisageait de s'introduire en Bourse. Et ce dès cette fin d'année. « Mais cela n'aurait pas été raisonnable, vu l'état des marchés. Et c'est la date à laquelle plusieurs groupes d'Internet et de médias sont venus à nous. Rakuten était le plus sérieux et le plus motivé d'entre eux », raconte Pierre Kosciusko-Morizet. grandes ambitionsLe distributeur japonais met en fait la main sur un groupe constitué du site Price Minister (10 millions de visiteurs uniques par mois) et de trois autres sites spécialisés dans l'automobile, les voyages et l'immobilier. Sans en dévoiler ni le chiffre d'affaires, ni la rentabilité. Fin mai, Raduken a racheté le site américain Buy.com, pour un montant équivalant à quatre fois son chiffre d'affaires. A charge pour ce site marchand, trente-quatrième aux États-Unis de devenir la tête de pont du japonais sur le premier des marchés de la vente en ligne. De ce côté-ci de l'Atlantique, le distributeur japonais a aussi de grandes ambitions. « Rakuten souhaite être leader du e-commerce dans le monde », rappelle Pierre Kosciusko-Morizet. Il précise qu'il occupera personnellement « un rôle au niveau européen pour mieux implanter le site PriceMinister en Europe ou y mener des acquisitions ». La cession de Price Minister, challenger de l'américain Ebay.com, symbolise à elle seule les particularités du e-commerce tricolore. « Parmi, les dix premiers sites opérant en France, il y a peu d'acteurs étrangers, à part Ebay et Amazon », rappelle Guy-Noël Chatelin, directeur associé chez Oc&C Strategy. Certains y voient des scories de la culture minitel qui, à la fin des années 90, aurait dopé les sites français face aux géants américains. Résultat : dix ans plus tard, il est difficile aux nouveaux entrants, fussent-ils des géants, d'implanter leur enseigne en France et de se faire un nom auprès de consommateurs rompus aux Fnac.com et La Redoute.fr. D'où le procédé du rachat pour se faire une place dans l'hexagone. « Et, à l'inverse, il est fort complexe d'internationaliser un site français », reconnaît Jacques-Antoine Granjon, PDG de-Vente-privée.com. D'où la nécessité pour Price-Minister de s'adosser à un étranger.
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