brooklyn

C'est une histoire typiquement new-yorkaise. Car il en a fallu du culot et des journées de boulot au Français Lucien Zayan pour imposer l'un des centres d'art les plus originaux de la ville, répondant au doux nom de « The Invisible Dog ». L'homme, pourtant, était d'abord venu à Manhattan pour changer d'air. Avant d'avoir un coup de foudre pour la Grosse Pomme. Et plus encore pour un bâtiment industriel d'un quartier huppé de Brooklyn. Là se fabriquaient jadis jusqu'à 2.500 laisses de chien par jour. Un accessoire de mode que les gens baladaient dans les rues sans animal au bout.Reste que le propriétaire a l'intention de vendre le bâtiment pour y construire des lofts de luxe. Mais la crise met un terme à cette idée et Lucien Zayan se prend à espérer. Quoi ? Il ne sait pas vraiment. Mais cela ne l'empêche pas d'envoyer un projet de centre d'art au propriétaire. Qui, contre toute attente, lui dit banco.« Lorsqu'il m'a donné les clés, une chape de plomb m'est tombée sur la tête, se souvient Zayan. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire et je n'avais pas un centime en poche. » Mais puisqu'il faut bien commencer par quelque chose, Lucien transforme son espace en marché aux puces, proposant à la vente le mobilier industriel qu'il a trouvé dans les murs. Il y adjoint une programmation musicale et littéraire. Les New-Yorkais sont au rendez-vous. Une journaliste du « New York Times » en témoigne et toutes les portes s'ouvrent enfin pour Lucien Zayan.Avec les premiers dollars, il aménage le premier étage en ateliers d'artistes, et met en location le 3e étage pour des mariages ou des tournages. En 2009, il peut enfin lancer sa première exposition. D'autres se sont succédé comme celle accueillant une gigantesque et magnifique fourmi réalisée par Xavier Roux en hommage à un poème de Robert Desnos. Michel Gondry devrait bientôt donner un concert. Ducasse a préféré The Invisible Dog plutôt que PS1 pour héberger son festival de cuisine. Car il suffit désormais que The Invisible Dog aboie pour que la caravane s'arrête chez lui.Yasmine Youssi, à New York
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.