Festival

Rendons à la Normandie ce qui revient à la Normandie. Voilà le cri du coeur lancé par la gargantuesque manifestation qui se déroulera tout l'été dans plusieurs villes de la région au fil de plus de 200 événements. Si la légende a retenu que le mouvement impressionniste est apparu à Paris, en 1863, au fameux Salon des refusés, Jacques-Sylvain Klein, commissaire général du festival, fustige les raccourcis faciles?: « L'impressionnisme est la résultante de l'évolution d'un genre, tient-il à rappeler. Celui du paysage en plein air qui a émergé dans les années 1820 avec un noyau de romantiques comme Turner, Géricault ou Delacroix. Il s'est ensuite transformé avec les réalistes puis les pré-impressionnistes pour aboutir aux tableaux de Degas ou Renoir que l'on connaît. Or, tout cela s'est fait sous le ciel de Normandie. » L'autre explication, plus lapidaire mais tout aussi convaincante, est de souligner que le courant artistique tire son nom du tableau de Monet « Impression, soleil levant », peint en 1872, au Havre.C'est à partir de cette base historique que Laurent Fabius, président de la Communauté Rouen Elbeuf Austreberthe (Crea), et plusieurs collectivités normandes ont commencé à élaborer il y a deux ans cet événement hommage, ce « festival impressionniste ». Avec un budget de près de 5 millions d'euros, l'investissement financier est à la hauteur des espoirs suscités en termes de retombées économiques et de développement touristique. Un « Guide du routard » a été édité pour l'occasion et les opérations de communication en direction de l'étranger ont été multipliées.Il ne sera de toute façon pas nécessaire de déployer de longs argumentaires pour attirer les touristes, notamment américains ou japonais. Ceux-ci - contrairement à la France au début du siècle dernier mais aussi dans les années 1990 quand il était de bon ton de considérer l'impressionnisme comme un effet de mode dépassé - n'ont jamais boudé Monet et ses amis. Pour preuve, le grand nombre d'oeuvres exposées provenant de l'extérieur de nos frontières.L'opération a été suivie par les principaux acteurs culturels de la région. Les musées - entre autres de Rouen, Caen, Honfleur, Giverny ou Le Havre - et centres d'art bien sûr, mais aussi des galeries, des librairies ou des institutions comme l'Opéra de Rouen ou les Musicales de Normandie. Il n'y sera donc pas uniquement question de peinture. Art contemporain, concerts, colloques, théâtre... La manifestation explore sous les formes les plus diverses un héritage - impressionniste et normand - qu'elle veut enfin se réapproprier. Olivier Le Floc'h
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