Électro-popOn les croirait tout droit sorties du film « Virgin Suicides » de Sophia Coppola. Avec leurs cheveux longs qui leur tombent droit sur les épaules, leurs robes un peu vintage et des visages qui respirent une douce nostalgie, les trois filles d'Au Revoir Simone semblent évadées d'une contrée lointaine où le temps se serait suspendu. En fait, elles viennent de Brook- lyn. L'endroit d'où ont émergé les groupes MGMT, Animal Collective ou Vampire Weekend. Autant dire la capitale mondiale de la musique hyperbranchée d'aujourd'hui. Il n'aura pas fallu longtemps pour que ces trois jolis minois se fassent remarquer. Dès la sortie de leur second album, il y a deux ans, les éloges tombent. À commencer par David Lynch qui lance à qui veut l'entendre comment la musique d'Au Revoir Simone le fait rêver.cinématographiqueL'univers d'Au Revoir Simone est éminemment cinématographique ? leur nom vient d'ailleurs d'une réplique tirée de « Pee Wee », le premier film de Tim Burton. Sorti juste avant l'été, « Still Night, Still Light », le troisième disque du groupe renforce encore cette impression. Les douze nouvelles chansons ne dérogent pas à la règle de départ puisque une fois encore les compositions n'utilisent que des claviers. Mais si ces ballades légèrement électro sont toujours aussi envoûtantes, de petites pointes de tristesse transparaissent ça et là. Le rose se teinte de noir. Comme dans « Virgin Suicides », on sent que sous des apparences joyeuses, le drame n'est jamais loin.Ceux qui ont vu le groupe sur scène auront déjà su percer l'angélisme de façade des trois jeunes filles. Lorsqu'elles sont alignées côte à côte, chacune derrière leur micro et leur synthétiseur, ondulant dans des rythmes lancinants, une vraie émotion se dégage et pas mièvre pour un sou. Et que ceux qui craignent un show pantouflard se rassurent. Parce que les trois chanteuses communiquent gaiement avec le public, parce que leur musique hypnotise petit à petit, la salle ne met généralement pas longtemps à chauffer. Au Revoir Simone, c'est la fièvre sous une couche de douceur. www.aurevoirsimone.comAlbum : « Still Night, Still Light » (Cooperative Music)Concerts : le 25 septembre à Strasbourg (Ososphère festival), le 26 à Marseille (festival Marsatac) et le 30 à Paris au Cabaret Sauvage.

latribune.fr

18 Sept 2009, 1:53

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