Les banques recrutent dans la haute administration

Goldman Sachs se donne les moyens de redorer son image en embauchant des ténors de la haute Administration américaine et en modifiant ses règles internes. La banque américaine a publié la semaine dernière un rapport de 63 pages décrivant ses engagements pour améliorer la transparence sur ses activités et ses prestations. Elle veut convaincre de ses efforts pour éviter les conflits d'intérêts. Et pour mettre tous les atouts de son côté, elle a débauché mi-décembre Theo Lubke, quinze ans d'expérience à la Réserve fédérale de New York. Il y était chargé de réformer le controversé marché des produits dérivés, marché sur lequel la grande banque d'affaires est l'un des principaux acteurs. Chez Goldman, il aura pour mission de mettre en oeuvre les nouvelles directives issues de la loi Dodd-Frank sur la réforme du système financier, qui prévoit notamment le renforcement des contrôles sur les produits dérivés. La firme a également recruté David Markovitz au sein de son service juridique. Il était jusqu'à lors l'un des enquêteurs du bureau d'Andrew Cuomo, l'ancien procureur général de l'État de New York, que certains avaient surnommé le « sheriff de Wall Street » en raison des nombreuses procédures engagées contre la finance américaine.Relations prépondérantes D'autres membres de la Maison Blanche, du Département de la Justice ou de la Securities and exchange commission (SEC, le gendarme de la Bourse) sont passés, ces derniers mois, dans le privé. Comme Peter Orszag embauché par Citigroup fin décembre. Une nomination qui a suscité l'émoi outre-Atlantique. Notamment parce que l'ancienne première banque mondiale ne doit sa survie qu'aux 45 milliards de dollars injectés par le Washington au plus fort de la crise financière. Ses relations avec l'Administration sont donc, plus qu'ailleurs, prépondérantes. Or, à la Maison Blanche, Peter Orszag faisait partie du premier cercle de Barack Obama. Directeur du Budget, jusqu'à sa démission en juin dernier, il avait été l'une des chevilles ouvrières du plan de relance de 787 milliards de dollars mis en place en février 2009. Et il avait également grandement participé à la réforme du système de santé. Si Peter Orszarg n'aura officiellement aucun contact avec des responsables du gouvernement - cela pourrait d'ailleurs être susceptible de poursuites -, sa seule présence suffit à alimenter la suspicion. Pour attirer ces profils issus du secteur public, les banques ne lésinent pas. Elles vont jusqu'à doubler leur salaire, voire beaucoup plus. Alors qu'il percevait 200.000 dollars par an à la Maison Blanche, Orszag pourrait désormais toucher entre 2 et 3 millions de dollars annuels, selon des estimations de banquiers.
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