Anne Lauvergeon lance la campagne pour sa reconduction à la tête d'Areva

« Elle déclare officiellement sa candidature depuis les terres nucléaires de Lyon, comme un vieux routier de la politique », remarque, goguenard, un proche d'un des candidats qui se verraient bien remplacer Anne Lauvergeon à la tête d'Areva en juin prochain, à l'expiration de son troisième mandat. Mais la présidente du groupe nucléaire n'entend pas laisser sa place sans combattre. « Oui, j'ai envie de continuer », déclare-t-elle dans un entretien accordé mardi au quotidien lyonnais « Le Progrès ».« Nous avons transformé le groupe en dix ans. Il est devenu le leader de son secteur, affirme-t-elle avant de dérouler son curriculum vitae. Je suis agrégée de physique, ingénieur des Mines et j'ai commencé au CEA ». « Je connais bien cette industrie et mon énergie est entièrement dédiée à Areva, à ses équipes et à ses clients », ajoute Anne Lauvergeon, venue à Lyon inaugurer un centre de formation. Pour diriger cinq ans de plus le groupe qu'elle a créé en 2001 en fusionnant la Cogema, Framatome et CEA Industrie, Anne Lauvergeon, 51 ans, devra cependant surmonter l'opposition de l'Élysée. Selon « Le Canard Enchaîné », Nicolas Sarkozy exclut de la reconduire pour un nouveau mandat. « Elle n'en fera pas un de plus », aurait-il déclaré. Au printemps 2010, l'Élysée a renoncé au dernier moment à sa révocation après l'échec de l'offre française à Abu Dhabi.Chasseur de têtesUne procédure dédiée aux dirigeants d'entreprises publiques « en fin de deuxième mandat », semblant conçue sur mesure pour Anne Lauvergeon, a été décidée en août dernier. Un comité de nomination au sein du conseil de surveillance d'Areva est chargé d'élaborer une « short-list » de deux ou trois noms à remettre au président de la République en février. Pour être sûr de ne pas passer à côté du bon profil, Jean-Cyril Spinetta, président du conseil de surveillance, François David et René Ricol ne se contentent pas de recueillir les actes de candidatures, ils ont chargé un chasseur de têtes de leur faire des propositions. « Signe que les candidats à la hauteur du poste ne sont pas légion », ironise-t-on en interne chez Areva. Après l'éviction du directeur de cabinet de Bercy, Alexandre de Juniac, par la commission de déontologie, les noms de Marwan Lahoud (EADS), Anne-Marie Idrac ou encore Yazid Sabeg (CS) circulent. Denis Ranque, président de Technicolor, a assuré ne pas être intéressé. M.-C. L.
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