Le premier tour des élections régionales a permis au Front national de recueillir un score plus élevé que prévu, avec 11,42 % des voix soit 2,2 millions d'électeurs. Et ce dimanche, le FN présentera une liste dans douze régions. Quel peut être l'impact de ce vote pour le second tour ? En 2004, les électeurs du FN au premier tour avaient de nouveau voté pour le parti d'extrême droite au second tour, là où il y avait triangulaire. À l'époque, le FN avait recueilli 14,7 % des voix aux régionales, convainquant 3,6 millions d'électeurs. Il avait dépassé le seuil des 10 % et avait pu se maintenir au second tour dans dix-sept régions : contrairement à 1998, la droite n'avait alors conclu aucune alliance avec lui. Dans les dix-sept régions où il s'était maintenu, le FN avait réalisé au second tour un score quasiment identique à celui réalisé au premier tour. Il n'y avait donc eu que très peu de reports de voix vers les listes de gauche ou l'UMP. Quant aux régions où le FN n'avait pu se maintenir, la gauche l'avait emporté partout, sauf en Corse. Reste que l'électorat frontiste recouvre de multiples visages, agglomérat de classes populaires, moyennes et de milieux aisés. De ce fait, il est difficile à cerner. Le premier tour a montré une concentration du vote FN à l'Est d'une ligne Le Havre-Montpellier. Selon les analyses du scrutin, il émane surtout des territoires sinistrés par la crise et notamment frappés par une hausse du chômage, ainsi que l'expliquait jeudi dans nos colonnes l'économiste spécialiste des territoires Laurent Davezies. Effet de la crise et du rajeunissement de sa direction avec la montée en puissance de Marine Le Pen (candidate à la succession à venir de son père), le parti d'extrême droite a réussi à remobiliser un électorat qui s'était tourné vers l'UMP et Nicolas Sarkozy en 2007. Aux législatives de 2007, le FN avait recueilli 4,29 % des voix. S. T.

latribune.fr

18 Mars 2010, 23:19

Partager :