La métallurgie prône un big bang dans le monde patronal

Le monde patronal ? tout particulièrement le Medef ? doit faire sa révolution pour être plus efficace. Tel est le message qu'a lancé, jeudi, Frédéric Saint-Geours, le président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) à l'issue de la convention annuelle de son organisation. En lançant une réflexion sur « le rôle des organisations patronales demain », la métallurgie ne pouvait que dessiner, en creux, des critiques sur le fonctionnement actuel du Medef. Et même si les dirigeants de l'UIMM avaient pris soin de s'appuyer sur une large consultation de leurs adhérents et de ne pas personnaliser le débat, Laurence Parisot, actuelle présidente du Medef et candidate à sa propre succession le 1er juillet prochain, a dû apprécier. La charge s'est, en effet, avérée sévère. Jugeant « défaillante » la capacité du Medef à assurer l'unité du patronat, la métallurgie recommande de modifier en profondeur la gouvernance de l'avenue Bosquet. « Le Medef doit mettre en place une collaboration exemplaire avec l'ensemble des organisations professionnelles », a indiqué Frédéric Saint-Geours à l'issue de la convention. L'UIMM préconise aussi d'élire un président qui garde des activités de chef d'entreprise, de donner au directeur général plus de responsabilités sur les équipes de permanents et d'associer davantage les élus aux décisions prises. L'avertissement ne peut être plus clair à l'égard de Laurence Parisot qui ne manque jamais de rappeler qu'elle consacre l'essentiel de son temps au Medef, qui a vu partir trois directeurs généraux en dix-huit mois et à qui de nombreux dirigeants patronaux reprochent un exercice du pouvoir trop personnel.Un porte-voix De son côté, l'UIMM se rêve en porte-voix de l'industrie. L'idée n'est pas nouvelle, mais elle s'est longtemps heurtée à la méfiance des autres branches industrielles (chimie, plasturgie...) à l'égard d'une UIMM perçue comme arrogante. Via des chantiers communs, comme celui mené récemment avec l'Union des industries chimiques sur la politique industrielle, la métallurgie espère enfin prendre la tête d'un mouvement interindustriel, susceptible de peser dans la doctrine du Medef.Volontairement ciblé sur les questions d'organisation et non de personne, le message de l'UIMM a été quelque peu brouillé jeudi. Le matin, la rumeur courait que l'organisation soutiendrait Geoffroy Roux de Bézieux, le dirigeant de Virgin Mobile France, dans la course pour la présidence du Medef. Rumeur que l'UIMM a démentie. Geoffroy Roux de Bézieux, qui n'a jamais caché qu'il réfléchissait à se porter candidat, jugeait, lui, cette annonce « prématurée ». Même si l'UIMM aurait préféré attendre le 30 avril, date limite de dépôt des candidatures, pour se prononcer, la campagne a bel et bien commencé...
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