Les industriels français y croient à nouveau

cite>Danone y croit. Le groupe de Franck Riboud a annoncé vendredi une opération d'envergure en Russie. Il va fusionner ses yaourts et autres produits laitiers frais avec ceux du russe Unimilk au sein d'une coentreprise qui sera détenue à 57,5 % par le français. Avec une option pour monter à 100 % sur la période 2014-2020. Une fois ce projet bouclé, la Russie deviendra, avec 1,5 milliard d'euros de ventes, le deuxième marché de Danone, derrière la France. Un pays où le français est présent depuis près de vingt ans et où il exploite déjà trois usines.AlléchantSoucieux de se faire une place de choix sur un marché russe de l'alimentaire très alléchant (il devrait tripler entre 2004 et 2013 pour atteindre 300 milliards d'euros selon le cabinet IGD Research), le groupe français cherchait depuis longtemps une acquisition. Au début des années 2000, il pensait avoir trouvé la cible idéale avec Wimm-Bill-Dann, le leader local des produits laitiers et des jus de fruits. En 2002, il en avait acheté 4 %, avant de monter peu à peu au capital, avec l'intention avouée de racheter l'entreprise, totalement ou en partie.Mais fin 2003, Danone avait indiqué dans un communiqué très laconique avoir interrompu « d'un commun accord » ses discussions avec Wimm-Bill-Dann. L'opération ne plaisait pas aux autorités russes, souffle-t-on aujourd'hui à Moscou. L'opération Unimilk, au contraire, a leur aval.DégelDanone n'est pas le seul groupe français à avoir ainsi piétiné en Russie. Total a connu des hauts et des bas dans ses envies d'investissement sur place. Sa tentative, en 2005, de prendre une participation dans le gazier Novatek a fait flop. Mais le pétrolier français vient de relancer deux projets dans le pays, Yamal et Chtokman (« La Tribune » du 18 juin).Pour Renault aussi, l'heure est au dégel, après une sérieuse partie de bras de fer l'an dernier avec les pouvoirs publics russes sur l'avenir du constructeur local Avtovaz. Moscou voulait que Renault monte au capital d'Avtovaz, dont il détient 25 %. Mais Carlos Ghosn a dit « niet ». Il a accepté en revanche d'accroître son assistance technique au premier constructeur russe. Le gouvernement russe, lui, a relancé le marché, sinistré en 2009, à coup de primes à la casse, tout en reprenant à son compte la dette du fabricant des Lada. Assaini, Avtovaz vise un retour aux profits dès cette année et il espère produire plus de 450.000 véhicules en 2010, contre 300.000 l'an passé.Si bien que, aujourd'hui, officiellement, tout va pour le mieux entre les deux constructeurs. Igor Komarov, patron d'Avtovaz, et Christian Estève, directeur général de Renault en Russie, n'ont-ils pas reçu ensemble la presse française, la semaine dernière à Paris, faisant alors assaut de congratulations respectives ? Retour de la croissanceAprès une année 2009 déprimante, ce retour à la croissance est assez général. Incitant les groupes français à se risquer à nouveau en Russie. Alstom est en train de finaliser sa prise de participation dans le fabricant russe de matériel ferroviaire TMH et les deux partenaires viennent de remporter ensemble d'importants contrats.Saint-Gobain a annoncé fin avril la création d'une coentreprise pour construire une usine de vitrage automobile dans le Tatarstan.Dans la pharmacie, Sanofi-Aventis et Servier veulent étendre les capacités de leurs usines russes. Le premier a signé en novembre une lettre d'intention avec une filiale du groupe public Rostekhnologii. Le second, qui revendique la place de leader en Russie sur les médicaments de prescription, notamment dans le cardio-vasculaire, fait monter en puissance son usine de Sophyno, près de Moscou. Bonne nouvelle enfin, les Russes recommencent depuis novembre à acheter les alcools de Pernod-Ricard. Preuve qu'ils ont bel et bien retrouvé la santé, non ?
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