L'harmonisation comptable rebute les patrons de PME

Le message présidentiel a été très clair. Invité au salon Planète PME par la CGPME mercredi 15 juin, Nicolas Sarkozy a tenu à rassurer les chefs d'entreprises qui s'inquiètent de l'éventuelle entrée en vigueur des normes IFRS pour les PME. "Je m'opposerai fermement à leur application pour les PME non cotées", a martelé le président de la République.La conviction de BruxellesBruxelles travaille sur ce dossier depuis de nombreux trimestres ("La Tribune" du 16 février). Selon la Commission européenne, l'harmonisation comptable européenne permettrait de créer les conditions d'un marché des capitaux intégré et efficace, d'augmenter la comparabilité des comptes dans le marché unique et de faciliter la concurrence et la circulation de capitaux. Craignant que l'entrée en vigueur de ces normes complexifient le quotidien administratif et comptable des PME (le plus souvent non cotées) et estimant que ces normes ne peuvent être utiles qu'aux grosses PME et aux ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui ont une dimension internationale, les organisations patronales s'y opposent. Selon elles, il suffit de modifier un peu les quatrième et septième directives européennes qui encadrent déjà les pratiques comptables en Europe pour atteindre ces objectifs.Un chef d'entreprise sur deux s'y opposeSelon une étude de Grant Thornton menée par Experian Business Strategies, seule la moitié des dirigeants de PME interrogés souhaiterait que l'on adopte les normes IFRS applicables aux PME.« La norme IFRS pour les PME est une opportunité pour les pays ne disposant pas ou n'ayant pas les ressources suffisantes pour maintenir un référentiel comptable adapté. Dans les pays où le référentiel local permet de répondre aux besoins en matière de fiscalité et de publicité des comptes, le rapport coûts/avantages de l'introduction de la norme a été perçu comme défavorable. C'est le cas en France où la fiscalité est fortement connectée à la comptabilité et où le tissu industriel est majoritairement constitué d'entreprises de petite taille n'ayant pas besoin d'un référentiel comptable internationalement reconnu pour l'établissement de leurs comptes", explique Emmanuelle Guyomard qui dirige le département "Doctrine comptable" de Grant Thornton France. Lequel cabinet rappelle que les entreprises non cotées peuvent toujours, si elles en éprouvent le besoin, opter pour les IFRS dans les comptes consolidés.
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