Avis de sécheresse sur les marchés d'actions

Les investisseurs ont certainement déserté les salles de marché pour des lieux plus ensoleillés. Mais les vacances ont bon dos : les fuites de capitaux constatées sur les marchés actions ne datent pas d'aujourd'hui. Selon les statistiques d'Europerformance, le solde des souscriptions (nettes des rachats) dans les OPCVM de droit français investis en actions a basculé dans le rouge depuis mars. A fin juin, le montant de la décollecte atteignait 1,11 milliard d'euros contre seulement 454 millions d'euros quatre mois plus tôt. Cela se traduit dans les volumes d'échanges à la Bourse de Paris. Ainsi, la chute de plus de 2 % du CAC40 vendredi sur fonds de mauvaises statistiques économiques, a eu lieu dans un marché étriqué. Seules 159 millions d'actions ont changé de mains contre un pic annuel de 439 millions le 7 mai. « Les retraits de capitaux sur les marchés actions sont la confirmation d'un mouvement de fonds. En l'espace de 10 ans, les assureurs ont réduit de 20 à 5 % leur exposition à cette classe d'actifs » glisse Frédéric Buzaré responsable de la gestion actions chez Dexia AM. Depuis 2000, ils ont cédé en Europe pour 700 milliards d'euros d'actions, notamment à cause de nouvelles réglementations chiffrait récemment Henri de Castries, le patron d'Axa. « Soumises à de nouvelles contraintes réglementaires liées à Bâle III, les banques devraient s'incrire dans cette tendance », poursuit Frédéric Buzaré. Première conséquence de cette vague de sécheresse, les oscillations de cours gagnent en ampleur. Le VIX, qui mesure la volatilité de l'indice S&P à Wall Street, cote 7 points au-dessus de sa moyenne historique de 20 points après avoir atteint un plus haut annuel de 45,79 % le 20 mai. Selon Frédéric Buzaré, cette nervosité ambiante est susceptible de dissuader les opérateurs de revenir sur les actions. Surtout dans un contexte marqué par la piètre performance de ce type de placement. Comme le souligne Frédric Buzaré, « au cours de la dernière décennie les actions ont représenté la pire classe d'actifs face aux matières premières, à l'or et aux obligations ». L'environnement économique n'est pas non plus de nature à apaiser les esprits. Les équipes de BNP Paribas IM, prévoient « un ralentissement significatif en Europe au cours du second semestre de 2010 ainsi qu'en 2011 ». Même si, pour eux, « les craintes d'une récession en double creux se sont estompées ». Ad Van Tiggelen, stratégiste chez ING IM estime également « très improbable » un scénario en « W », tout en notant un accès de nervosité face à ce risque. En attendant, les indices boursiers manquent encore sérieusement de carburant pour redresser la barre. Or le CAC 40 aurait besoin de regagner 15 % pour retrouver ses niveaux de janvier.
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