Retraites, budget, fonctionnaires..., la rentrée du gouvernement sera chaude

Après la satisfaction de voir la croissance repartir légèrement, le gouvernement va être confronté à la rentrée à plusieurs dossiers chauds.Le dossier explosif des retraitesLe dossier des  retraites s\'annonce comme le plus explosif de la rentrée. D\'emblée, les syndicats les plus contestataires (CGT, FO, FSU et Solidaires) ont appelé à une journée de mobilisation le 10 septembre, dont l\'ampleur pourrait s\'avérer déterminante. Une fronde également politique, relayée par Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), tandis que l\'aile gauche du PS juge la réforme \"ni urgente ni opportune\". Les 26 et 27 août, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault devrait enfin dévoiler ses intentions, en recevant une dernière fois les syndicats, avant la présentation officielle d\'un projet de loi début septembre. Si un allongement de la durée de cotisation (qui doit déjà atteindre 41,5 ans) ne semble pas faire de doute, d\'autres mesures plus urgentes devraient être annoncées pour combler le déficit des retraites évalué à 20 milliards d\'euros en 2020, tous régimes confondus. François Hollande a encore affirmé le 14 juillet que les efforts seraient partagés par tous. Actifs, retraités et entreprises seront donc mis à contribution tandis qu\'un geste devrait être fait en faveur des métiers pénibles, pour une réforme qui se veut \"juste\" et pour s\'assurer le soutien des autres syndicats. Le budget 2014Le gouvernement a promis qu\'il se limiterait à 6 milliards d\'euros de hausses d\'impôts supplémentaires, pour 14 milliards d\'économies dans les dépenses. Il s\'agit de poursuivre la réduction du déficit public, qui doit officiellement descendre sous la barre des 3% du produit intérieur brut d\'ici à 2015, tout en finançant les mesures prises en faveur de l\'emploi (contrats aidés) et de la compétitivité des entreprises (crédit d\'impôt compétitivité-emploi). L\'objectif est notamment de réduire de 1,5 milliard net des dépenses de l\'Etat (hors charge des pensions et de la dette).Accusé par l\'opposition de \"matraquage fiscal\", le gouvernement est aussi très attendu sur cette question. Y aura-t-il un nouveau gel du barème de l\'impôt sur le revenu comme l\'annonçait Le Parisien fin juillet ? Déjà votés, les nouveaux taux de TVA (passage de 5,5% à 5% pour le taux réduit, de 7% à 10% pour le taux intermédiaire et de 19,6% à 20% pour le taux normal) seront effectifs au 1e janvier 2014. Cette augmentation sera en outre probablement couplée à une hausse de la CSG pour financer notamment la réforme des retraites. Toutes les entreprises versant des salaires supérieur à un million d\'euros annuels seront en outre touchées par la taxe à 75%.Une fiscalité écologique?Y aura-t-il des mesures de fiscalité écologique dès le budget 2014 présenté en septembre ? La majorité le promet mais rien n\'est moins sûr. Le dossier le plus sensible concerne une éventuelle hausse des taxes sur le gazole (diesel), carburant le plus consommé de France (plus de 80%), mais de plus en plus sur la sellette pour son impact sur la santé lié à ses émissions de particules fines. Même si l\'avantage fiscal avec l\'essence est de plus en plus décrié, une hausse importante est exclue en période de disette de pouvoir d\'achat. Le gouvernement doit également trancher sur la mise en place d\'une \"assiette carbone\", les décisions devant en toute logique être dévoilées lors de la conférence environnementale du 20 et 21 septembre. En outre, le projet de loi sur la transition énergétique sera attendu au tournant, après le limogeage de Delphine Batho début juillet qui a accusé le gouvernement de manquer d\'ambition à ce sujet. Des précisions sont également attendues sur les modalités de fermeture de la centrale de Fessenheim promise pour fin 2016.Les fonctionnaires se mobilisent le 29 aoûtLa rentrée pourrait être agitée du côté des plus de 5 millions d\'agents de la fonction publique, dont une partie participera à la mobilisation sur les retraites le 10 septembre. Les syndicats de fonctionnaires devraient se réunir le 29 août pour discuter d\'une autre journée de mobilisation sur le pouvoir d\'achat, l\'emploi, les conditions de travail et les missions de service public. Ils réclament unanimement une revalorisation du point d\'indice qui sert de base au calcul des salaires de tous les agents (Etat, Territoriale et Hospitalière), gelé depuis 2010 et qui devrait le rester en 2014. Des négociations sur les carrières et les rémunérations devraient démarrer à l\'automne avec les syndicats. Début de la réforme scolaireEnviron 4.000 communes, sur les 24.000 qui possèdent au moins une école, vont mettre en oeuvre la réforme des rythmes scolaires, avec le retour à la semaine de quatre jours et demi dans le primaire. Les autres, arguant du coût financier induit par cette réforme, attendront la rentrée 2014. A Paris, où le maire Bertrand Delanoë a décidé une application dès cette rentrée 2013, la réforme se heurte à de vives oppositions de parents et d\'enseignants. La réforme pénaleAu coeur de l\'été, avec la révélation des désaccords entre Manuel Valls et Christiane Taubira, la future réforme de la Chancellerie (censée rompre avec le \"tout carcéral\" et proposer de nouvelles solutions pour lutter contre la récidive) a donné à la droite l\'occasion de dénoncer la cacophonie au gouvernement, sur un sujet très sensible dans l\'opinion. Annoncé initialement pour avant l\'été, le texte doit être présenté en septembre en Conseil des ministres. Mais le Parlement aura beaucoup à légiférer cet automne et certains craignent que la future loi pénale ne voit pas le jour avant les municipales de 2014.
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