L'étrange dégringolade du prix du pétrole

Le fort recul du prix du baril de pétrole lundi soir sur le marché de New York (Nymex) laissait encore mardi les courtiers perplexes. Le cours du baril de \"light sweet crude\" (WTI) pour une livraison en octobre avait en effet cédé quelque 4 dollars, près de 5% de sa valeur, quelque 20 minutes avant sa clôture, faisant penser à une erreur de courtier qui sur les échanges électroniques à haute fréquence provoquent immédiatement des écarts importants.Mais dans un tel cas, on doit assister à une \"correction\" de l\'erreur. Or au cours de la séance de mardi, loin de remonter, le cours du baril continuait à reculer, de plus de 70 cents, évoluant sous le seuil de 96 dollars.\"Ce n\'était pas un \"flash-crash\". Ce n\'était pas un communiqué sur les réserves stratégiques. La CFTC (l\'autorité américaine des marchés des matières premières) peut arrêter son enquête. C\'était une liquidation de positions longues, purement et simplement\" assure John Kilduff, spécialiste des marchés de l\'énergie. Selon lui, le marché qui était sur-acheté a atteint une seuil psychologique qui a déclenché une massive vente de contrats à terme.Pour Marc Ground, analyste chez Standard Bank, une autre explication réside dans l\'anticipation de l\'annonce du gouvernement américain de puiser dans les réserves stratégiques pour approvisionner le marché et faire baisser ainsi les prix du baril. Mais l\'administration américaine a nié préparer une telle annonce. Selon Marc Ground également, le marché est sur-acheté, avec des positions spéculatives nettes prises sur le marché de New York, qui sont près du double de la moyenne sur 5 ans.Cette \"spéculation\", ou plus exactement cette financiarisation, a d\'ailleurs été montrée du doigt par la Cnuced dans un rapport publié mardi. \"\"Les volumes des dérivés liés aux matières premières représentent aujourd\'hui entre 20 et 30 fois la production réelle, l\'influence des marchés financiers a transformé ces marchés réels en marchés financiers\", est-il ainsi indiqué dans le texte.Pour autant, le prix du pétrole ne manque pas de soutiens à caractère physique qui peuvent jouer sur la raréfaction de l\'offre ou favoriser la demande, que ce soit avec la situation de l\'Iran qu\'Israël menace de bombarder pour stopper son programme nucléaire militaire ou la politique accomodante menée par la Réserve fédérale américaine pour soutenir l\'économie.  
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