Les banques inégales face aux réformes en cours

égulationAprès la crise, la réforme. Déjà mises à mal par des pertes massives depuis deux ans, les banques se préparent à un nouveau choc, de nature réglementaire cette fois. « La crise a mis en évidence le fait que nombre de banques n'avaient pas assez de capital pour soutenir leur profil de risque », lui-même sous-estimé, souligne Moody's dans une récente étude. Face à ce constat, les autorités ont décidé de renforcer la réglementation afin d'imposer « de plus gros coussins » de protection, de façon à « permettre aux banques de faire face à l'inattendu ». Parmi ces nouvelles précautions, Moody's cite la hausse des exigences de capital associées aux activités risquées, notamment sur les marchés, et l'obligation pour les banques d'assurer une meilleure « gouvernance du risque » afin d'aligner leur profil d'activité à leur niveau d'appétence pour le risque, lequel est censé être fixé par les administrateurs et non par les opérationnels. La réforme doit aussi fournir aux régulateurs des outils plus efficaces pour évaluer la résistance des établissements. Enfin, les banques devront fournir aux marchés une image plus précise de leur profil de risque, ce qui devrait renforcer la discipline de marché.Les amendements adoptés par le comité de Bâle sur la supervision bancaire et qui doivent être intégrées dans la révision en cours de la directive européenne sur l'adéquation des fonds propres devraient donc avoir « un impact significatif sur l'activité des banques et leur profil de risque », note Moody's. Mais toutes les banques ne seront pas affectées de la même façon : « d'une part, les banques qui ont des activités significatives de banque d'investissement seront les plus affectées », ce qui devrait réduire le rendement de leurs fonds propres. Cette conclusion rappelle celle des analystes de JP Morgan, qui évaluent le recul prévisible, à l'horizon 2011, de cet indicateur essentiel de rentabilité entre 3,3 et 5,3 points pour le groupe des grandes banques globales. Parmi celles-ci, la plus touchée était Credit Suisse, et la moins exposée Deutsche Bank, tandis que Société Généralecute; Générale (? 4,5 points) et BNP Paribas (? 4,4 points) étaient au coude-à-coude. D'autre part, les récentes propositions du comité de Bâle visant à améliorer la qualité des fonds propres pourraient défavoriser les banques les plus dépendantes du « capital hybride » [titres de dette perpétuelle qui entrent dans les fonds propres réglementaires, Ndlr], par opposition aux actions ordinaires qui sont en première ligne en cas de pertes. Sur ce terrain, les banques américaines, fortement recapitalisées pendant la crise, ont une longueur d'avance sur les européennes. B. J.
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