L'orchestre du maître incontesté de la musique baroque prépa...

William Christie orchestre le 30e anniversaire des Arts FlorissantsC'est l'un des événements majeurs de cette rentrée. Les Arts Florissants, l'orchestre du maître de la musique baroque, William Christie, fête ses 30 années d'existence. Un anniversaire savamment et richement préparé par ce chef illustre et ses producteurs. Concerts, spectacles et événements vont se multiplier cette saison. Et pas seulement dans les grandes salles parisiennes.William Christie a imaginé un pèlerinage dans toutes les villes ayant participé au succès de son orchestre. En France, par exemple, Caen est à l'honneur. La capitale de la Basse-Normandie est partenaire de cet ensemble depuis vingt ans. Cette production mythique de « Atys » de Lully originellement donnée à l'Opéra-Comique en 1987, qui a bouleversé les esprits en faisant découvrir la magie de la musique baroque mais aussi donné un fantastique coup de projecteur à cet orchestre et son parti pris de faire revivre les partitions d'antan avec des instruments d'époque. À l'international, le chef d'orchestre compte sillonner l'Europe et les États-Unis via la Brooklyn Academy of Music.L'histoire des Arts Florissants (dont le nom est tiré d'un petit opéra de Marc-Antoine Charpentier) est celle d'une magnifique aventure collective où Christie a pu s'ériger en maître absolu de la musique baroque grâce à des musiciens hors pair. C'est aussi l'histoire d'un homme qui ? convaincu de l'incontestable profondeur de cette période musicale ? a remis au goût du jour un répertoire jusqu'alors méconnu et méprisé. Avec un succès tel que de très nombreux ensembles se sont, depuis lors, créés avec la même volonté de magnifier cette musique.évocation mystiqueGrâce à Christie, des compositeurs comme Lully, Rameau ou Monteverdi ont vu leur musique revenir sur le devant de la scène et créer l'événement. Il a su, surtout, désacraliser ces mélodies. Sans leur faire perdre leurs évocations mystiques.Au programme des réjouissances, des ?uvres des compositeurs de prédilection du maître, à savoir Purcell, Charpentier, Monteverdi ou Haendel. Et notamment un oratorio de ce dernier, « Susanna », très rarement donné, William Christie ayant, comme à son habitude, sorti de l'oubli cette partition au nom d'une curiosité jamais satisfaite. « Susanna » entame cette célébration du 30e anniversaire des Arts Florissants. Probablement parce que Haendel est le compositeur baroque le plus complet de son temps, avec des ?uvres en allemand, en italien ou en anglais. Cet oratorio a été écrit en 1748 soit onze ans avant sa mort. Comme souvent, cette ?uvre s'inspire d'un chapitre de la Bible « le Livre de Daniel » où après moult péripéties, Susanna, la jeune héroïne, permet à la vertu de triompher. Autre moment fort : « Didon et Enée » de Purcell, très court opéra (l'un des tout premiers de l'histoire musicale anglaise), cher au c?ur de William Christie, qui l'a d'ailleurs enregistré plusieurs fois. C'est ici la mythologie grecque qui sert de faire-valoir aux chanteurs, et plus précisément « l'énéide » de Virgile. Avec sa composition riche et enjouée, « Didon et Enée » incarne parfaitement l'union de la poésie avec l'harmonie.Les Arts Florissants ne pouvaient célébrer leur 30e anniversaire sans proposer un programme sacré regroupant les plus extraordinaires pages écrites pour la chapelle Royale à Versailles. On pourra ainsi entendre une série de motets ? pièces sacrées écrites en latin pour plusieurs voix ?, tels le « Te Deum » de Lully, le « Deus Noster » de Rameau ou l'« Exaudiat te Dominus » d'André Campra. De purs moments de bonheur. Pascale Besses-Boumard
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