Moment de vérité pour le passage à la TV numérique

AudiovisuelLes pouvoirs publics ne sont pas téméraires. Ils ont attendu 23?h?45 mercredi soir, soit après la fin du match retour France-Eire, pour éteindre la diffusion analogique de la télévision sur Cherbourg, et sa région, le Nord-Cotentin. Avec 200.000 habitants concernés, c'est la plus grande opération de ce type menée à ce jour, les précédentes n'ayant porté que sur des communes isolées. Son résultat préjuge donc du succès des futures extinctions, à commencer par la région Alsace le 2 février 2010.Lundi, un prébilan en demi-teinte a été dressé par le GIP France Télé Numérique chargé de l'opération. Certes, les foyers du Nord-Cotentin sont bien équipés : seuls 9,4 % dépendent encore d'une réception analogique par leur antenne rateau. Et ces derniers sont bien informés : 97 % d'entre eux savent qu'ils perdront la TV s'ils n'ont pas de récepteur numérique. Mais ils ne sont pas pressés : 43,6 % prévoient de ne s'équiper qu'après l'arrêt de l'analogique.problème de l'écran noirLe Nord-Cotentin est aussi le premier cas où se pose le problème de l'écran noir. En effet, trois petits émetteurs analogiques sont définitivement éteints mercredi et ne seront pas remplacés par des émetteurs numériques. Les élus concernés ? alertés, dit-on, par TDF ? s'en sont inquiétés. Mais, après enquête, 70 % à 80 % des foyers concernés sont déjà équipés d'une parabole satellite, et continueront donc à recevoir la TV, selon le GIP. « Il n'y a finalement qu'une poignée de foyers concernés, et non un millier comme certains l'ont dit un peu vite », indique-t-on auprès des pouvoirs publics. Mais la même inquiétude s'est répandue auprès des élus ruraux du reste de la France. Résultat : le 6 octobre, les députés de la commission des Affaires économiques avaient décidé de ne pas éteindre certains petits émetteurs analogiques condamnés par la liste des émetteurs TNT établie fin 2008 par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), au moyen d'amendements à la proposition de loi Pintat sur la fracture numérique (« La Tribune » du 29 octobre). Face à cette fronde des députés, la séance avait été levée avant terme. Le 4 novembre, le gouvernement a réussi à éteindre ? provisoirement ? l'incendie et à faire revenir les députés sur ces amendements.Au passage, la secrétaire d'État au Numérique, Nathalie Kiosciusko-Morizet, a dit « ne pas avoir du tout apprécié la démarche de TDF auprès des élus, qui était en partie fondée sur l'ambiguïté de son statut. Or je tiens à rappeler que TDF est bien désormais une entreprise privée et qu'elle a tendance à proposer des solutions reposant sur la location des émetteurs, ce qui n'est pas toujours dans l'intérêt des collectivités. Quant aux chiffres que TDF a diffusés, certains se sont avérés faux. D'ailleurs, TDF n'assume plus aujourd'hui toutes les informations qu'elle a diffusées sur la question. » n9,4 % des foyers du Nord-Cotentin doivent encore s'équiper.
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