concurrence« Quand on fait mon job, il ne faut pas vouloir avant tout élargir le cercle de ses amis », a déclaré hier Neelie Kroes, la commissaire européenne chargée de la concurrence, en dévoilant les mesures de restructuration imposées à Lloyds, ING et KBC. Le régime est sévère. Concernant Lloyds, la banque elle-même avait déjà annoncé le 3 novembre, la cession d'une bonne partie de son activité de crédit. Elle se concentrera sur les activités de détail et de financement des entreprises de base. Bruxelles estime, par ailleurs, que la levée de capital annoncée le 3 novembre est « une alternative solide au schéma gouvernemental de protection des actifs ». La part de marché de Lloyds dans la banque de détail au Royaume-Uni devrait être ramenée à 5 % avec « un solide ancrage dans le crédit hypothécaire et le marché des PME », assure Bruxelles. La banque conservera « au moins 600 agences ».Pour ING aussi, le maître mot est le « retour aux fondamentaux » qui passe par une cession des activités d'assurance annoncée le mois dernier. Mais la Commission a exigé en plus que La Haye revoie à la hausse le prix payé par ING pour se soulager de ses actifs toxiques : le coût additionnel sera de 1,3 milliard d'euros.KBC était son troisième « client » du jour. La banque flamande devra réduire son bilan d'environ 25 %, se défaire de sa banque privée, ainsi que de petits établissements belges (la banque Centea et l'assureur Fidea) et d'une dizaine d'affaires en Europe centrale dont KBC avait fait ces dernières années sa priorité stratégique.Et ce n'est pas fini : « vingt-huit cas restent pendants?», a déclaré hier Neelie Kroes. Parmi eux, Dexia, Royal Bank of Scotland (RBS) et la plupart des Landesbanken allemandes. Le dossier RBS, qui avait rendu public son plan de restructuration en même temps que Lloyds, est l'un des plus épineux. Pour survivre, la banque nationalisée a dû puiser dans le plan de garantie des actifs toxiques à hauteur de 282 milliards de livres. Bruxelles lui demanderait en retour de céder 300 agences et plusieurs pans d'activités. Candidate à sa propre succession dans la future commission Barroso, Neelie Kroes assure vouloir conclure de nouveaux cas d'ici la fin de son présent mandat en janvier 2010. Yann-Antony Noghès, à Bruxelle

latribune.fr

19 Nov 2009, 1:46

Partager :