« L'innovation peut rimer avec simplicité »

christophe Mianné, directeur des activités de marché, Société Généralecute; Générale Corporate & Investment bankingQuel est le bilan des vingt ans des warrants pour la place de Paris ?En émettant à l'automne 1989 le premier warrant sur l'action Alcatel (CGE à l'époque), Société Généralecute; Générale a mis à la portée des particuliers ? ils sont aujourd'hui 30 à 50.000 en France à intervenir couramment sur les warrants ? un mécanisme optionnel simple et transparent qu'ils peuvent négocier comme n'importe quelle valeur mobilière cotée en Bourse. Le développement de ce marché a été porté par Société Généralecute; Générale qui a développé des lignes de produits mondiales en ne ménageant pas ses efforts de marketing et d'éducation des particuliers susceptibles d'intervenir sur ce marché. Nous avons été les premiers à investir sur la qualité du marché secondaire pour que jamais aucun acheteur ne soit prisonnier d'un produit. Au cours des années, les warrants ont permis aux investisseurs d'accéder à des indices, sectoriels et étrangers, aux grandes capitalisations et valeurs moyennes, aux matières premières ou au marché des changes. Les 20.000 warrants que nous émettons chaque année ont largement participé à l'amélioration de l'efficience du marché.Quels moyens dédiez-vous aux produits de Bourse ?Société Généralecute; Générale est parvenue au premier rang mondial des warrants avec une part marché de 14,1 %. Cela n'avait rien d'évident lorsque nous nous sommes lancés il y a vingt ans face à de grandes banques telles que Bankers Trust ou Citibank. Si nous sommes devenus leader mondial, présent sur 14 Bourses de la planète, c'est parce que nous avons lourdement investi en informatique et en moyens humains. Près de 100 personnes travaillent en continu à équilibrer les positions. Avec les back-offices, les juristes et le marketing, les équipes dédiées comptent près de 200 personnes. Le savoir-faire acquis avec les warrants a constitué les fondations de notre département produits dérivés actions. Rapidement, nous avons pu commercialiser des produits garantis qui reposent sur une obligation zéro coupon et une option. Ensuite, nous avons développé des obligations indexées et des fonds à formule qui ont permis à notre filiale de gestion Lyxor, créée en 1999, de devenir leader sur les fonds à formule avant de s'imposer sur les fonds indiciels cotés (ETF). Tout ceci n'aurait pas été possible sans une gestion du risque rigoureuse qui nous a permis d'afficher vingt années sans jamais essuyer de pertes comme certains de nos concurrents, dont nombre d'entre eux ont maintenant quitté ce marché.Quelle a été l'attitude du régulateur lors du lancement de ces innovations financières ?Les responsables de la Commission des opérations de Bourse (COB) d'abord, puis de l'Autorité des marchés financiers (AMF) ont accompagné tous ces développements de façon constructive. Dès le début, nous nous sommes accordés sur la nécessité d'avertir les épargnants sur les risques spécifiques de ces produits. Nous avons trouvé la même oreille attentive chez Euronext.Comment imaginez-vous les innovations du futur ?L'innovation peut rimer avec simplicité, c'est d'ailleurs une des leçons de la crise que nous venons de vivre. Je relève au passage qu'il n'y a pas eu de problèmes sur les dérivés actions car, à tout moment, le marché des actifs sur lesquels reposent ces produits (sous-jacents) est resté liquide, contrairement à certains dérivés de crédit. Mais nous sommes également prêts à répondre à des besoins plus complexes tels que les produits garantis sur un panier de hedge funds ou sur des obligations d'entreprises. Un succès en la matière permettrait de redonner l'accès du marché obligataire aux particuliers !Propos recueillis parChristèle Fradin et Christophe Tricaud
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