Le mobile est « vital »

Dans son dossier de candidature, la direction de Free n'a pas caché à quel point son projet dans la téléphonie mobile était « vital pour la pérennité du groupe ». Car après avoir transformé en dix ans la téléphonie fixe et l'accès à Internet en France, au point de devenir le numéro deux du marché, l'inventeur de la Box a besoin de ce nouveau souffle pour maintenir le dynamisme qui a fait son succès financier et assuré son image de marque. D'année en année, le rythme de croissance de son chiffre d'affaires n'a cessé de ralentir pour tomber sous les 15 % au premier semestre 2009. Et, compte tenu du taux de pénétration de l'ADSL en France, la décélération va se poursuivre. Or Xavier Niel, le fondateur et premier actionnaire d'Iliad, a toujours dit qu'il vendrait sa société si celle-ci ne pouvait plus trouver de perspectives de croissance suffisamment excitantes.Plus qu'avec la fibre optique, Free pense avoir trouvé avec le mobile un terrain de jeux idéal pour appliquer la recette qui lui a permis de gagner plus de 4,4 millions d'abonnés ADSL : l'innovation, commerciale (lire ci-contre) mais aussi technologique. Le réseau de Free Mobile, dit de « nouvelle génération », reposera sur la norme IP et sera connecté à son réseau fixe actuel, Avec cette technologie, de nouveaux services convergents pourraient émerger dans les années à venir. Et pourquoi pas rendre quasi gratuit, comme dans le fixe, le transport de la voix depuis un téléphone mobile.l'action a gagné 3,6 %Le projet est techniquement et financièrement risqué. La direction d'Iliad le reconnaît. Mais, s'il aboutit, le groupe prendra une nouvelle dimension. Avant que l'Arcep n'accepte la candidature de Free Mobile, les analystes de la Société Généralecute; Générale calculaient que la création de valeur pourrait atteindre 1,8 milliard d'euros à l'horizon 2016. Iliad vaut déjà 4,5 milliards en Bourse. Les investisseurs ont d'ailleurs salué la nouvelle vendredi : l'action a gagné 3,6 % à 83,72 euros, proche de son plus-haut historique. D. C. et O. Pi.
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