Adieu papa, bonjour maman  !

carrièresL'idée d'améliorer la santé au travail fait son chemin. En qualité d'assureur, le groupe Malakoff Médéric s'est interrogé sur son rôle à tenir en matière de prévention dans la crise que traversent les entreprises avec leurs salariés. Il a lancé une vaste enquête avec Sociovision pour y découvrir que l'état physique arrive en queue de peloton des déterminants de la santé au travail. Événements personnels, pression psychologique, repli social et hygiène de vie pèsent fort dans la balance des risques. Les troubles psychiques sont une cause majeure d'arrêt de travail. 55 % des salariés se sont sentis isolés dans les deux semaines qui ont précédé l'étude (75 % de ceux qui vivent seul avec enfants). Jamais en panne de trouvaille pour améliorer l'efficacité au travail de leurs salariés, les entreprises ont là devant elles un boulevard.aides à gérer le stressReste à déterminer quelle route emprunter. L'enquête dresse le portrait (effrayant) de salariés demandeurs d'une prise en charge de leur bien-être. 63 % voudraient des services les aidant à gérer leur stress ou à faire de l'exercice. 57 % aimeraient recevoir une aide de leur société pour mieux entretenir leur santé, 52 % pour prévenir les troubles du sommeil, 50 % pour maîtriser leur alimentation et 49 % pour être mieux dépisté sur les maladies graves ou trouver un meilleur équilibre entre vie perso et vie professionnelle ! Est-ce là un signe de nostalgie du bon vieux paternalisme d'autrefois ? « Non, répond Anne-Sophie Godon, directrice de la prévention santé chez Malakoff Médéric. Le paternalisme, c'était décider à leur place ce qui était bon pour eux. Ce qui est nouveau, c'est le souhait des salariés de vouloir que leur vie privée soit prise en compte. » Alors, foin de paternalisme. Voici venu le temps d'une entreprise maternelle voire maternante. Pas étonnant. L'entreprise et le salarié entretiennent désormais des relations fusionnelles. Se donner à fond pour sa boîte, c'est satisfaire un besoin oral d'attachement à la mère nourricière. Avec des dégâts collatéraux. Car le maternage ignore le manque et manage à l'affect. Au contraire d'un père qui privilégie la sphère sociale et collective, l'ouverture sur l'extérieur. En demandant aux salariés à tout bout de champ ce qu'ils souhaitent, il n'est pas sûr que l'entreprise concoure à leur mieux-être. C'est empêcher l'individu de se prendre en main et de travailler à sa propre croissance. Et là, ce n'est pas vraiment le rôle d'une bonne maman. Ni d'un bon papa. L'un comme l'autre aideront plus sûrement leur progéniture par le respect de soi et la confiance dans leurs capacités qu'en passant leur temps à aller au-devant de leurs demandes en tout genre. Moralité : mieux vaut donner une canne à pêche à un affamé qu'une tonne de poissons. n L'adversité découvre le génie que la prospérité laisse en sommeil. »Horace, poète
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