Japan Airlines se place en faillite pour redécoller

Quatre ans et demi après les américaines Delta et Northwest, ou encore la brésilienne Varig, les dernières grosses compagnies à avoir fait faillite dans le transport aérien, un autre mastodonte du secteur, Japan Airlines (JAL), a déposé son bilan mardi. Le premier transporteur asiatique s'est placé sous la protection de la loi japonaise sur les faillites. Une étape nécessaire, durant laquelle les vols sont maintenus, qui permettra de restructurer de fond en comble la compagnie, symbole de la renaissance japonaise après la Seconde Guerre mondiale, mais qui n'est plus aujourd'hui que l'ombre d'elle-même. À 150 millions de dollars, sa valeur boursière est inférieure au prix d'un Boeing 747. Le résultat d'une longue descente aux enfers entamée en 2001 (la fusion avec Japan Air System en 2003 a notamment été difficile à digérer) et qui s'est accélérée avec la crise qui frappe le transport aérien. JAL est écrasée par une dette de 2.320 milliards de yens (17,6 milliards d'euros) mais aussi par une structure de coûts trop élevée, notamment par rapport à son concurrent nippon All Nippon Airways (ANA) qui ne cesse de lui tailler des croupières depuis une dizaine années.cession de filialesJAL va donc mettre en place un plan de redressement drastique sous la houlette de l'Etic, un organisme semi-public de sauvetage d'entreprise. Elle va supprimer 15.600 postes en trois ans, soit près du tiers de ses effectifs, le plus souvent par cession de filiales. Cinquante-trois appareils seront abandonnés (dont 37 B747) et remplacés par des avions plus modernes, tandis que 31 lignes (14 internationales et 17 domestiques) seront arrêtées. JAL bénéficiera par ailleurs d'une injection de capitaux de l'Etic de 300 milliards de yens (2,3 milliards d'euros), de 600 milliards de nouveaux prêts de la part d'établissements publics et de 730 milliards de remise de dettes. Sans l'appui du gouvernement japonais, la première compagnie du pays aurait pu disparaître a reconnu le ministre des Transports, Seiji Maehara. Privatisée en 1987, JAL n'a jamais totalement coupé le cordon avec l'État. Sa rivale ANA s'est déclarée « très inquiète du risque qu'un environnement loyal puisse être menacé par des financements publics ».L'Etic estime que JAL pourrait dégager un bénéfice d'exploitation lors de l'exercice 2011-2012, (clos fin mars 2012), après des pertes de 265 milliards en 2009-2010, puis de 34 milliards en 2010-2011.La mise en redressement judiciaire constitue le premier voler de la restructuration de JAL. L'Etic devra trancher sur l'entrée éventuelle à son capital de compagnies aériennes étrangères. Delta et son partenaire dans Skyteam Air France-KLM sont prêts à mettre la main à la poche. American Airlines, aujourd'hui partenaire de JAL dans l'alliance Oneworld, aussi. Ce choix dictera celui de l'alliance. JAL aurait opté en faveur de Delta et Skyteam. Cette alliance serait ainsi en position de force au Japon, avec notamment 60 % des créneaux horaires de décollage à Tokyo. Numéro trois au Japon, Delta dispose en effet d'un hub à Tokyo qui dessert de nombreuses villes asiatiques. De quoi pousser probablement les compagnies rivales à saisir les autorités de la concurrence. nTexteExergue
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