Le procès fait au CAC 40 est-il fondé ?

Ce qui est bon pour le CAC 40 est-il bon pour la France ? À voir les investissements réalisés en priorité à l'étranger, les recrutements concentrés dans les pays émergents, les parts de marché tricolores qui s'étiolent, le déficit béant de notre commerce extérieur, ou encore le recul de la compétitivité française, mise une nouvelle fois en exergue par une nouvelle étude de Coe-Rexecode publiée ce jeudi, on peut, c'est vrai, s'interroger sur la contribution de nos champions nationaux à l'économie française. Mais de là à instruire le procès des entreprises du CAC 40, en les accusant de ne plus rouler pour la France, ou même d'avoir renoncé à leur identité française, comme certains économistes n'hésitent plus à le faire, c'est aller un peu vite en besogne... C'est surtout oublier l'histoire de nos héritiers du néocapitalisme colbertien qui, avec le soutien pas toujours discret de l'État, ont su se hisser sur les podiums mondiaux au cours des deux dernières décennies, faisant briller les feux tricolores sur l'ensemble des continents. C'est aussi passer sous silence les stratégies d'acquisitions des Publicis et autres GDF Suez, capables de tenir la dragée haute aux nouveaux concurrents émergents. C'est encore négliger l'apport essentiel à notre économie des centres de décision et de recherche, maintenus sur le territoire français, et oublier l'influence réelle de nos capitaines d'industrie ou de la finance. Le CAC 40, « c'est le plus grand succès de l'Entreprise France », veut croire Henri Lachmann, ex-PDG de Schneider, et coauteur de « la France et ses multinationales », un ouvrage réalisé par le cabinet Xerfi. Un document utile pour établir le vrai bilan de nos mastodontes tricolores.
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