L'industrie du luxe retrouve de son éclat en Bourse

Le constat est sans appel. Depuis leurs plus-bas de 2009 compris entre fin janvier et début mars, Richemont, Tiffany, LVMH, Burberry et consorts ont vu leur cours doubler, voire tripler. Et cela alors que l'indice MSCI World a bondi de moins de 75 % par rapport à son cours plancher du 9 mars.Des signes encourageants de retournement de tendance dans les boutiques des géants du luxe ont contribué à alimenter un courant acheteur sur le secteur. Les consommateurs ont visiblement noyé leur chagrin post-crise dans l'achat de produits de prestige durant les derniers jours de décembre. Burberry en est le parfait exemple. La marque au tartan écossais a séduit le marché en publiant, mardi, une croissance organique de 12 % de son chiffre d'affaires au titre des trois derniers mois de l'année 2009. La société, dont l'action a grimpé de 8,26?% le même jour à la City, a relevé, dans la foulée ses objectifs de résultats annuels. Ces bonnes nouvelles font écho à la solidité du bilan d'activité publié par Richemont lundi, qui avait déjà profité à d'autres titres comme LVMH ou encore PPR.« Les ventes des centres commerciaux américains (?department stores?) haut de gamme ont crû de 7,7 % à structure comparable en décembre alors que le consensus tablait sur une progression de 1,7 % », souligne Caroline Reyl, gérante du fonds Pictet Premium Brands. La surprise a été d'autant plus grande que l'activité était ressortie en chute libre au cours des neuf premiers mois de l'année. Ces bons chiffres ne seraient pas seulement liés à l'impact positif des fêtes de fin d'année. « Je pense que l'on assiste à l'amorce d'un mouvement de reprise beaucoup plus profond », glisse Caroline Reyl.Selon elle, plusieurs indicateurs permettent de le penser. À commencer par « le regain de confiance des ménages au cours des douze derniers mois ». En outre, la spécialiste a observé « une corrélation étroite entre l'évolution des marchés actions et celle des ventes de produits de luxe ». Dès lors, l'effet de richesse provoqué par le fort rebond des indices depuis mars 2009 pourrait bien se révéler favorable au secteur. Autre gisement de revenus, les pays émergents, qui constituent un tiers de la demande mondiale, affichent des taux de croissance à deux chiffres.Dans ce contexte, les projections portant sur une hausse de 4 % des revenus de l'industrie du luxe peuvent paraître trop faibles. Ne serait-ce que sur la base d'une année 2009, qui devrait, d'après Caroline Reyl, être marquée par un recul d'activité de 6 %. D'après elle, « il est possible que l'on assiste à une révision à la hausse des prévisions de bénéfices dans le courant du premier trimestre ». Au vu de leur forte structure de coûts fixes, certains poids lourds, comme Richemont ou Bulgari, bénéficient d'un levier potentiellement important sur les résultats. D'ailleurs, cette perspective de voir les multiples de valorisation se contracter permet de relativiser la cherté boursière des marques de prestige (environ 20 fois les résultats attendus en 2010). nLa surprise a été d'autant plus grande que l'activité était en chute libre au cours des neuf premiers mois de l'année.
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