Le vent commence à fraîchir à la Bourse de Toronto

Wall Street par-ci, Wall Street par-là? En matière de marchés américains, on parle toujours de la Bourse de New York et, de plus en plus souvent, de celle de São Paulo. Mais rarement de la place de Toronto. Et pourtant, le S&P/TSX, l'indice de la Bourse canadienne, a bondi de 31 % en 2009, sa plus forte hausse depuis 1979. Cette performance s'avère, de plus, supérieure à celle de Wall Street, où le S&P 500 a gagné 23,5 %.Il faut dire que la composition du S&P/TSX fait la part belle à la finance et aux matériaux de base. Ces deux secteurs pèsent respectivement 30,1 % et 21 % dans l'indice. Or, l'an dernier, les investisseurs se sont amourachés des valeurs financières, massacrées en 2008. Quant aux fabricants de ressources de base, leurs cours ont été tirés par le renchérissement des matières premières. De fait, sur les dix sociétés qui ont réalisé les meilleures performances de la Bourse de Toronto, l'an dernier, neuf sont des groupes miniers ou pétroliers, comme Consolidated Thompson Iron Mines, plus forte progression du S&P/TSX, avec une envolée de 619 %, juste devant Pacific Rubiales Energy (+ 605,5 %) et Taseko Mines (+ 526,8 %).taux au plus basLe hic, c'est que la Bourse canadienne commence à se faire chère. Certes, à 11.735,83 points, ce mardi à l'ouverture de la séance, le S&P/TSX demeure loin de son niveau de la mi-2008 (15.000 points). Mais l'indice se paie tout de même 15 fois les bénéfices attendus pour 2010, selon les données de l'agence Bloomberg, alors que le S&P 500 et le DJ Euro Stoxx 50 affichent des multiples de 14,8 et de 11,5. Aussi, Peter Gibson, responsable de la stratégie d'investissement chez CIBC World Markets, table-t-il sur une hausse de 9 % seulement de la Bourse de Toronto cette année. D'autant plus que le redressement de l'économie canadienne risque d'être freiné par la poursuite du renchérissement du dollar canadien face au dollar américain. La Banque du Canada s'est d'ailleurs bien gardée, ce mardi, de relever son taux directeur, qui demeure à 0,25 %, son plus bas niveau historique.Compte tenu de ces inquiétudes sur l'ampleur de la reprise économique au Canada, les résultats que les sociétés cotées à Toronto s'apprêtent à publier seront passés au tamis par les investisseurs. Les analystes sondés par Thomson Reuters anticipent en moyenne un rebond de 18 % des bénéfices, au titre du quatrième trimestre 2009, pour les soixante premières capitalisations. Signe d'un retour à la prudence, le S&P/TSX cède 0,11 % depuis le 1er janvier 2010, tandis que le S&P 500 s'octroie 2,4 %. Christine Lejoux
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