Eiffage : vive l'actionnariat salarié !

Deux ans après avoir réussi à déjouer la tentative de prise de contrôle de l'espagnol Sacyr, Eiffage a été à nouveau en butte à une approche non sollicitée. Il s'agissait cette fois, de source sûre, du groupe autrichien Strabag. Quatre jours durant, entre le 1er et le 4 décembre 2009, Strabag a ramassé des titres Eiffage en Bourse. Mais la tentative a rapidement avorté. Strabag s'est d'ailleurs arrêté à 0,6% du capital. Et pour cause : si, début 2006, lors de la montée au capital de Sacyr, Eiffage était, au moins en théorie, potentiellement opéable, ce n'est plus le cas. Depuis l'affaire Sacyr, le numéro trois français de la construction a veillé à préserver son indépendance. Les salariés et les cadres détiennent aujourd'hui 33% du capital (contre près de 25% au début de l'affaire Sacyr). En outre, la Caisse des dépôts a accru sa participation en montant à 20% d'Eiffage (à comparer à seulement 5% début 2006). Racines du groupeC'est donc sans bouder son plaisir que Jean-François Roverato, le président d'Eiffage, a fêté vendredi les vingt ans de l'actionnariat salarié du groupe, une des spécificités historiques d'Eiffage. De fait, 65.570 salariés et ex-salariés du groupe sont aujourd'hui actionnaires de la Sicavas Eiffage 2000, la seule Sicav d'actionnariat salarié en France qui détient elle-même près de 20% du capital. L'actionnariat salarié a présidé aux racines mêmes de la constitution d'Eiffage, en 1993. Quatre ans plus tôt, Jean-François Roverato, alors PDG de Fougerolle, avait lancé un rachat d'entreprise par les salariés (RES) pour échapper à un projet de la Compagnie générale des eaux, qui souhaitait alors fusionner la SGE, Campenon Bernard et Fougerolle. A la suite de ce RES, 10.561 salariés étaient devenus actionnaires sur les 14.500 salariés de Fougerolle. Le montant de la souscription avait atteint 290 millions de francs. En France, 98% de salariés actionnairesDeux ans plus tard, Jean-François Roverato avait lancé une OPA amicale sur la SAE, que convoitait le promoteur immobilier Pelège. A l'instar de leurs collègues de Fougerolle, les salariés de la SAE avaient largement participé au RES : 14.900 d'entre eux, sur un total de 24.600, avaient souscrit à hauteur de 382 millions de francs. Depuis, le nombre de salariés actionnaires d'Eiffage, qui atteignait 37.800 en 2002, n'a cessé d'augmenter. Aujourd'hui, 98% des salariés d'Eiffage en France sont actionnaires. Un atout de tout premier plan pour le troisième major français de la construction.
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