L'État convoque Pépy et du Mesnil pour les recadrer

Guillaume Pépy joue-t-il avec le feu ? Quelques semaines après avoir reçu du chef de l'État une nouvelle lettre de mission, le président de la SNCF est, selon nos informations, convoqué en fin de semaine par le secrétaire d'État aux Transports, Thierry Mariani, en compagnie de son homologue de Réseau Ferré de France (RFF) Hubert du Mesnil. Selon une source industrielle, la réunion serait même prévue ce jeudi. L'objet de la réunion est clair : « que les deux garnements arrêtent de s'étriper dans la cour de récréation », explique un proche de Nicolas Sarkozy. « Vu le travail à faire, il y a sûrement mieux à faire que de se chamailler. La SNCF doit notamment améliorer la qualité de ses services, développer le fret et RFF doit moderniser le réseau et développer les lignes à grande vitesse », ajoute-t-il. Plus que Hubert du Mesnil qui reste muet aux attaques de la SNCF, c'est Guillaume Pépy qui risque de se faire sermonner. Ses multiples déclarations à propos de l'inadéquation du modèle français en agacent plus d'un dans les services de l'État, la plainte dévoilée par « Les Échos » de mardi déposée par SNCF contre RFF a été considérée comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase. « Cela fait mauvais effet », résume un proche de l'État. En effet, selon les propos d'un porte-parole de la SNCF interrogé par l'AFP « une saisine a été faite la semaine dernière par Novatrans, filiale de Geodis SNCF, contre deux organisations, RFF et Combiwest qui est un de leurs concurrents, sur les conditions d'attribution de sillons. Novatrans estime avoir été lésé, RFF estime avoir fonctionné de manière tout à fait équitable. L'Araf [le gendarme du rail, Ndlr] va trancher cela ».La vache à laitCe différend est le dernier épisode d'une guerre larvée entre les deux entreprises publiques depuis que le TGV a fini d'être pendant la crise, la vache à lait du groupe ferroviaire. En effet, la direction de la SNCF ne cesse de dénoncer l'inflation du prix des péages qui remet en cause, selon elle, le modèle du TGV français. Et plus précisément ses capacités d'investissement, à l'heure où une grande partie de son parc de rames, vieillissant, doit être renouvelé. Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.