Le gouvernement lance  un débat public

Un Candide au pays des nano-sciences? Jean Bergougnoux aime à rappeler qu'avant sa nomination en mars dernier à la tête de la commission particulière du débat public sur les nanotechnologies, il ignorait presque tout de l'état de la recherche dans ce domaine. Depuis le printemps, cet ancien directeur général d'EDF a comblé ses lacunes : il est même intarissable sur les propriétés étonnantes des matériaux nanomodifiés ainsi que sur les incertitudes en termes de santé publique.Il a la charge de mener les débats tout au long des 17 réunions publiques prévues dans toute la France. Des débats qu'il espère animés et enrichissants : « Le champ du débat est extraordinairement large : c'est passionnant mais aussi difficile à maîtriser. »Pour baliser ce débat, chacune de ces réunions s'articule autour de problématiques territoriales et de thématiques générales liées aux nanotechnologies. « Ainsi, lors de la réunion d'aujourd'hui à Toulouse, nous convions des industriels de deux secteurs bien implantés dans la région ? l'aéronautique et le secteur du médicament ? pour évoquer le cycle de vie des produits nanostructurés et la protection de l'environnement », explique Jean Bergougnoux.rapport indicatifL'autre volet de ces réunions est consacré aux problèmes éthiques et sociétaux. Jean Bergougnoux entend évoquer toutes les dérives possibles que cette révolution technologique peut engendrer. À commencer par l'extrême miniaturisation des systèmes électroniques (surveillance abusive, contrôle des personnes à distance), jusqu'aux risques d'autoréplication incontrôlée de nano-objets. « Plus généralement, les nanosciences poussent à une convergence entre des disciplines aussi diverses que la biologie, la physique, la chimie, les sciences de l'information », note Jean Bergougnoux. Une convergence que d'aucuns redoutent en dénonçant un rapport déséquilibré entre les bénéfices attendus et les risques encourus.Le rapport final n'émettra pas de recommandations mais aura valeur d'indicateur de l'opinion publique sur ce sujet sensible. « La synthèse de nos débats permettra aux décideurs de prendre leurs responsabilités : il sera utile aux politiques, aux chercheurs, au corps médical, aux associations », conclut Jean Bergougnoux.La commission particulière du débat public sur les nanotechnologies espère aussi recueillir l'avis du grand public et les propositions des entreprises ou des collectivités sur le site Web dédié à cette consultation (www.debatpublic-nano.org). Forum, base documentaire et sondage en ligne doivent venir enrichir ces travaux qui se veulent une expérience grandeur réelle de démocratie directe. L. P.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.