Le volontarisme industriel hâtera la sortie de crise

Que ce soient le grand emprunt, le Fonds stratégique d'investissement ou les commandes publiques, tout ce qui participe du volontarisme industriel, fiscal et social des pouvoirs publics est évidemment le bienvenu pour accélérer la sortie de crise. C'est l'une des recommandations du rapport intitulé « Sortie de crise, vers l'émergence de nouveaux modèles de croissance », remis hier par l'économiste Daniel Cohen du Centre d'analyse stratégique (CAS) à Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'État chargée de la prospective.Mais ce n'est qu'une partie des travaux de l'ex-plan qui battent en brèche une série d'idées reçues sur la sortie de crise. Notamment celle qui consiste à penser que la sortie de crise débouchera forcément sur une révolution technologique et la refonte du modèle économique et social français se traduisant par une augmentation du bien-être de la population. « Le risque existe que cette crise soit inutile », explique l'économiste, qui suggère notamment trois pistes de travail aux pouvoirs publics. La première porte sur la question du pouvoir d'achat. Face à la baisse des prix d'un certain nombre de produits high-tech (TV, téléphones portables?), les tarifs des biens premiers (alimentation, logement, santé, éducation?) continuent d'augmenter. Un phénomène qui explique le sentiment de déclassement social d'une partie des Français. Favoriser les nouvelles interfaces industries-services, qui constituent un gisement potentiel de croissance, est la deuxième piste. Il s'agirait de créer une nouvelle articulation entre les services et les biens pour satisfaire un besoin fonctionnel plus vaste que le produit lui-même, en proposant par exemple aux ménages non plus des kilowattheures mais un niveau optimum de température pour un logement.nouveaux dispositifsL'autre suggestion du CAS porte sur l'emploi et l'incitation au travail. Alors que la crise aura détruit environ 400.000 emplois, ce qui selon les experts est « relativement peu » compte tenu de l'ampleur de la récession, grâce à la forte flexibilité du marché du travail, le CAS suggère de repenser la relation au travail. Comment ? Notamment en vérifiant l'efficacité des nouveaux dispositifs régulant le marché de l'emploi, en augmentant, par exemple, le nombre d'inspecteurs du travail. « Il existe certaines réglementations qui ont insidieusement augmenté la pénibilité et le stress au travail. Il est nécessaire de les évaluer ex-post pour corriger le tir », propose Daniel Cohen. Fabien Piliu400.000 C'est environ le nombre d'emplois que la crise aura détruit.
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