Des dizaines de caméras de télévision et de photographes ont immortalisé vendredi cette « avant-première européenne » : le ministre de l'Industrie et maire de Nice, Christian Estrosi, a pu acheter un café, envoyer un colis au bureau de poste, prendre le tramway et visiter le musée d'art moderne et d'art contemporain de la ville (le Mamac) en utilisant une carte bancaire sans contact et un téléphone mobile sans contact. Cette technologie du « sans contact » ou « near field communication » (NFC) permet, grâce à une antenne dissimulée dans la carte ou dans le téléphone de régler les petites dépenses en passant à environ quatre centimètres du terminal de paiement lui aussi équipé d'une antenne. Le montant (inférieur à 20 euros) est alors directement débité sur le compte du porteur. Le téléphone baptisé « cityzi » offre aussi d'autres services comme l'audio-guide des oeuvres dans le musée, des indications d'horaires dans les transports ou encore des programmes de fidélité de magasins. « Tout a bien marché et c'est une performance car nous n'avons eu que quatre mois pour les développements techniques », remarque un banquier local. A l'étranger, cette technologie fonctionne déjà, notamment en Grande-Bretagne où l'on dénombre 5 millions de cartes de ce type, rappelle Charlotte Desbons, vice-présidente de Visa Europe en charge du projet sans contact.Onze banques, les deux réseaux émetteurs de cartes (Visa et Mastercard) et les quatre opérateurs téléphoniques (Orange, SFR, Bouygues et NRJ) se sont associés à l'opération niçoise. « La démarche n'était pas facile mais tout le monde a répondu présent », a constaté le ministre. Il prévoit d'étendre l'expérience à 3 ou 5 villes en 2011. Strasbourg et Caen seraient du nombre ainsi que Paris, affirme un proche du dossier.A Nice, le déploiement auprès du grand public débutera en juin. Seules deux banques, BNP Paribas et Crédit-Mutuel CIC, ont décidé d'offrir à la fois le paiement par carte sans contact et par téléphone. Les autres ont préféré miser sur l'installation de la carte sans contact avant de passer l'an prochain au téléphone. « Notre priorité est de bien équiper les commerçants de terminaux adaptés », explique Hervé Leroux, directeur multicanal et innovation de BPCE (Banque populaire et Caisse d'épargne). Et pour faciliter la réussite, ce groupe, premier émetteur de cartes Visa en France avec 11 millions de cartes, a choisi d'équiper sans surcoût et par renouvellement anticipé à la fois commerçants et particuliers. Une tarification « attractive » pour les commerçants est à l'étude pour une mise en place dans un an. Pas question de rééditer les erreurs commises pour le porte-monnaie électronique Monéo qui n'a, pour cette raison, jamais décollé. D'ici la fin de l'année, 100.000 particuliers clients BPCE (5.000 à 10.000 à la Société Généralecute; Générale et chez BNP Paribas) disposeront d'une carte NFC et environ 3.000 commerçants.

latribune.fr

25 Mai 2010, 10:58

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