British Airways : bras de fer entre syndicats et direction

Cela commence à devenir une habitude. Deux mois seulement après une première grève, British Airways (BA) était de nouveau bloqué par un mouvement social ce lundi. Les membres d'équipage ont arrêté le travail pendant cinq jours, et deux autres arrêts de cinq jours sont prévus le 30 mai et le 5 juin si le conflit n'est pas résolu d'ici là. Soit juste à la veille du début de la Coupe du monde de football (11 juin) et des vacances scolaires (29 mai). Ce lundi, près de la moitié des vols a dû être annulée.Le conflit concerne les conditions de travail du personnel d'équipage. Le directeur de la compagnie aérienne britannique, Willie Walsh, tente de faire passer de profondes réformes, arguant de graves difficultés économiques. Vendredi, les résultats annuels (avril 2009?mars 2010) ont fait état d'une perte historique de 617 millions d'euros, le pire depuis sa privatisation en 1987 après celle de l'année précédente (465 millions d'euros). Le tout est cumulé à un déficit de son fonds de pension abyssal (3,7 milliards de livres, 4,3 milliards d'euros).plan d'austéritéDans ces conditions, Willie Walsh veut mettre fin à un système de travail qui date en partie d'avant la concurrence des compagnies à bas coûts. Il veut réduire de 15 à 14 le nombre de personnel en vol, imposer un gel des salaires pendant deux ans et, enfin, mettre fin à certains avantages, notamment les jours de récupération du personnel. Ces réformes viendraient s'ajouter à la réduction d'effectifs drastique menée depuis 2001 : le nombre de salariés a été réduit de près de la moitié, passant de 63.000 à 36.000.Le conflit social actuel dépasse cependant ces simples négociations. L'opposition entre le syndidat Unite, le principal dans l'aviation, et Willie Walsh est devenu personnelle. Les syndicats estiment que le patron de BA cherche simplement à les faire disparaître, ou du moins à briser leur opposition. La façon dont il a refusé toute concession ces derniers mois, y compris une dernière proposition dimanche soir pour éviter la grève, tendrait à leur donner raison. Mais Willie Walsh réplique que Unite refuse de voir la réalité économique et rejette toute réforme.L'acrimonie est montée d'un cran après la grève de mars, qui a coûté 50 millions d'euros à BA. Les grévistes se sont vu supprimer leurs avantages portant sur les prix de leurs billets d'avion (10 % du prix) et les négociations de ce week-end ont buté sur ce point. Le bras de fer continue, et personne ce lundi ne semblait prêt à faire des concessions.
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