L'éditorial de Pierre-Angel Gay : Cheminots de fer

Bien sûr, personne ne peut dire ce qui sortira, mercredi, des rencontres entre la direction et les syndicats de la SNCF. Mais la grève, la plus longue depuis celle de la réforme des régimes spéciaux en 2007, a déjà fait une victime : la CGT de Didier Le Reste. Si les durs gagnent, c'est SUD-Rail qui emportera la mise. Et si la stratégie de la négociation s'avère payante, ce seront l'UNSA et la CFDT qui en seront crédités pour avoir joué le jeu depuis le début. Si, enfin, le conflit s'enlise et finit par s'étioler, le secrétaire général de la CGT-Cheminots aura apporté la preuve qu'il ne maîtrise pas ses troupes. Didier Le Reste avait annoncé une « suspension de la grève ». En AG, ses troupes des régions Provence-Alpes Côte d'Azur et Midi-Pyrénées, l'ont désavoué. Par peur de se voir déborder sur leur gauche, les responsables cégétistes ont préféré coller aux boutefeux de SUD-Rail.Indifférente à la lassitude des usagers, même en période de chaos du ciel, la CGT n'a pas voulu renoncer à la « gréviculture », qui conduit ses troupes à faire grève avant toute négociation. Elle s'est ainsi exclue de la tentative de renouveau du dialogue social voulue par Guillaume Pépy, le président de la SNCF. Ce faisant, le premier syndicat de cheminots a signifié qu'il ne pouvait pas être considéré par la direction et les pouvoirs publics comme un interlocuteur responsable. L'inévitable modernisation de la société, de son activité fret notamment, devra se faire sans lui. Contre lui.
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