Le retard d'un antidiabétique fait plonger Ipsen en Bourse

Coup dur pour Ipsen. L'action du labo familial a perdu 15,3 % vendredi à Paris après l'annonce d'un « retard minimal de douze à dix-huit mois » dans le lancement de son antidiabétique Taspoglutide. Le suisse Roche, qui a acheté à Ipsen les droits de développement, a moins souffert (? 2,45 %) : plus gros, il est moins exposé aux déboires d'un médicament. Car le Taspoglutide n'est rien moins qu'un futur blockbuster : les analystes en attendent 1,5 milliard d'euros de recettes par an. Sur ce montant, Ipsen percevra 15 % de royalties, soit plus de 200 millions. Un montant non négligeable au regard du milliard de chiffre d'affaires dégagé en 2009 par le laboratoire.En substance, les autorités de santé américaines (FDA) ont demandé à Roche un « plan de contrôle des risques » après la découverte de « réactions d'hypersensibilit頻 chez des patients en phase III d'essais cliniques (la dernière avant commercialisation). « Le Taspoglutide sera commercialisé en 2014 au lieu de 2012. Les conséquences de ce délai ont effrayé les marchés », explique Philippe Lanone, analyste chez Natixis. un marché compétitifLes effets secondaires ne devraient pas remettre en cause le traitement lui-même : dus à l'apparition d'anticorps, ils restent bénins (symptômes cutanés, gastro-intestinaux...) et concernent moins de 1 % des 6.000 personnes testées. Mais les contrôles à appliquer seront lourds. Surtout, le retard de Roche et Ipsen ouvre un boulevard à leurs concurrents, sur un marché du diabète où la compétition fait rage. Après le lancement début 2010 du Victoza par le danois Novo Nordisk, qui nécessite une injection par jour, l'américain Lilly veut commercialiser d'ici la fin de l'année le successeur de son Byetta, à une injection par semaine. Et Sanofi-Aventis pourrait revenir dans la course. Son Lixisenatide, acquis auprès de la biotech danoise Zeeland Pharma, semblait dépassé (une piqûre par jour). « S'il arrive en 2012 en Europe et en 2013 aux États-Unis, il devancera Ipsen et son injection hebdomadaire », note Philippe Lanone. Pour l'analyste, cela ne devrait faire que différer de deux ans les recettes attendues : le marché, estimé à 8 milliards de dollars, est assez vaste pour quatre acteurs. D'autres sont plus pessimistes : les analystes de Cheuvreux ont abaissé d'un tiers, de 900 à 630 millions d'euros, leurs prévisions de ventes à l'horizon 2020.
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