Angela Merkel perd sa majorité au Bundesradt

Le Land le plus peuplé d'Allemagne passe à gauche. Les sociaux-démocrates de Rhénanie-du-Nord Westphalie ont annoncé en fin de semaine dernière la formation d'un gouvernement minoritaire régional avec leurs alliés verts. La combinaison est certes minoritaire d'une voix au parlement régional, le Landtag, mais Die Linke, le parti de gauche, fort de ses onze sièges, a annoncé son soutien (sans participation). Hannelore Kraft, la candidate du SPD, devrait donc bientôt pouvoir s'asseoir dès le 14 juillet à Düsseldorf dans le fauteuil de ministre président de ce Land de 18 millions d'habitants. coup dur pour la chancelièreCette décision qui fait suite à plus d'un mois de négociations en vue de la formation d'un gouvernement majoritaire après les élections régionales du 9 mai est un coup dur pour la chancelière. Car si la coalition avec les Libéraux qui gouvernaient le Land depuis 2005 avait clairement perdu les élections, Angela Merkel pouvait encore espérer maintenir la CDU aux affaires à Düsseldorf soit par une alliance avec les Libéraux et les Verts, soit par une « grande coalition » avec le SPD. Mais la chute libre de la coalition dans les sondages n'a pas engagé les partis de gauche à former de telles alliances. Ils ont préféré se présenter comme une alternative. Le coup est également rude pour le gouvernement de Berlin parce que ce nouvel exécutif régional lui fait perdre dès à présent la majorité au Bundesrat, la chambre haute du parlement, dont l'accord pour l'adoption du plan de rigueur va être nécessaire. Bref, c'est encore une mauvaise nouvelle pour une Angela Merkel qui est actuellement confrontée à une fronde au sein de sa coalition sur la question de la réforme du système de santé et sur l'élection présidentielle du 30 juin. Reste pour elle un espoir : ce gouvernement minoritaire de Hannelore Kraft risque d'être fragile. Si les mésententes avec Die Linke y mettent un terme prématuré, l'aventure aura montré l'impossibilité pour la gauche de se présenter comme une alternative stable. Romaric Godin, à Francfort
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