Wendel forcé de vendre pour faire face à sa dette

Lundi soir, Wendel a annoncé la cession conjointe avec KKR de 9 % de leurs titres Legrand. Désormais, le holding d'investissement français détiendra un peu plus de 20 % du capital du spécialiste des installations électriques. Avec cette opération, Wendel fait entrer environ 300 millions d'euros dans ses caisses. De l'argent frais bienvenu pour la société, qui reste excessivement endettée. Dans une récente étude, le courtier Exane BNP Paribas évaluait la dette consolidée de la société d'investissement à 10,52 milliards d'euros (au 30 juin). Une somme colossale, cinq fois supérieure à sa trésorerie totale (2,05 milliards d'euros, sans compter les 300 millions issus de la vente de Legrand). En cause, notamment, les engagements logés dans le véhicule dédié à l'entrée au capital de Saint-Gobain (Eufor), qui représentent encore près de 4,3 milliards d'euros. Le reste provient du holding Wendel (2,59 milliards d'euros) et des participations de son portefeuille (3,65 milliards). Depuis le début de l'année 2009, la direction de la société a entrepris un vaste chantier de restructuration financière, réduisant l'endettement et repoussant certaines échéances. Mais les traites à honorer dans l'avenir restent colossales. Pour Eufor, les premières échéances tomberont dès septembre 2011 et s'étendront jusqu'à l'été 2015. Pour Wendel, le prochain rendez-vous aura lieu dès février prochain, avec le remboursement de 387 millions d'euros. Cette situation crée un déséquilibre pour le holding, dont les frais opérationnels et financiers sont bien supérieurs aux dividendes qu'il perçoit de ses participations. Conséquence, la société consommera quelque 246 millions d'euros de cash cette année. Un phénomène qui s'atténuera peu à peu (144 millions en 2011, 101 millions en 2012...). Réduire l'effet de levierMalgré cette embellie annoncée, la priorité de la direction de Wendel sera de réduire son effet de levier, ce qui suppose des cessions d'actifs, estime Exane BNP Paribas. « La valeur des actifs non cotés [Deutsch, Materis, Stahl, Ndlr] est plutôt basse (600 millions d'euros au total), inférieure à la valeur des capitaux investis par Wendel », continue le courtier. En revanche, « une cession des actifs cotés (exception faite de Saint Gobain) est possible étant donné leur qualit頻. Ainsi, « la vente de la totalité de la participation dans Bureau Veritas [52 % du capital, Ndlr] permettrait de résoudre définitivement le problème de l'effet de levier ». Toutefois, une telle transaction aurait le désavantage d'augmenter l'exposition de Wendel au secteur de la construction. Vendre le solde des titres détenus dans Legrand serait en revanche plus judicieux, estime Exane BNP Paribas. Mais, à court terme, c'est la sortie du capital de Stallergènesave;nes qui reste la plus probable.
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