L'industrie financière achève ses préparatifs en prévision de la grippe A

Gestion de criseLa préparation à la grippe A n'a rien d'anecdotique pour le secteur financier. Il s'agit même d'une obligation légale : le règlement n° 97-02 du Comité de la réglementation bancaire et financière exige des banques et entreprises d'investissement qu'elles disposent de plans de continuité d'activité (PCA) définis comme un « ensemble de mesures visant à assurer, selon divers scénarios de crises, y compris face à des chocs extrêmes, le maintien, le cas échéant de façon temporaire selon un mode dégradé, des prestations de services ou d'autres tâches opérationnelles essentielles ou importantes de l'entreprise puis la reprise planifiée des activités ». Outre l'audit interne de l'établissement, ces PCA sont contrôlés par la Commission bancaire, qui a commencé à auditer certains réseaux. D'ailleurs, « les banques sont un peu agacées qu'on leur impose plus d'exigences qu'aux transports ou à la distribution alimentaire », confie le responsable du PCA d'une grande banque de la place, qui indique avoir été « interrogé lors de deux des quatre dernières missions de la Commission bancaire » dans son établissement. Reste que le règlement n'impose que des principes. La mise en ?uvre est donc du ressort des banques, qui se font souvent assister par un conseil. « La plupart des grandes banques disposaient d'un PCA réactualisé entre 2003 et 2006 au moment de la grippe aviaire, qu'il a fallu adapter car la grippe A, moins virulente mais plus contagieuse, appelle une gestion de crise différente », explique Taoufik Megzari, associé au sein de la société de conseil Aedian, qui intervient sur des projets de mise en ?uvre de PCA dans le secteur financier. Mais d'autres n'avaient pas adapté leur PCA au risque de pandémie. « Nous avons enregistré un pic de demandes en juillet pour des plans censés être opérationnels mi-octobre, indique Taoufik Megzari. Dans ce cas de figure, nous auditons le PCA et procédons à sa réactualisation accélérée. » Enfin, nombre de petites mutuelles et institutions de prévoyance ? mais aussi, paraît-il, quelques gros assureurs de la place ? n'avaient tout simplement pas de PCA. « La mise en place d'un plan complet dans une société de 1.000 personnes prend environ six mois, précise Taoufik Megzari. Face au manque de temps, nous proposons un plan de gestion de crise et un ?PCA light?. » Quitte à prêcher pour sa paroisse, Taoufik Megzari appelle donc les établissements à ne pas se relâcher une fois l'épidémie passée, afin de se doter d'un PCA complet et testé : « Nous préconisons de faire un test deux fois par an en variant les scénarios, ainsi que lors des changements importants affectant notamment l'organisation ou les systèmes d'information. ».Benjamin Jullie
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