Le chinois SAIC pourrait entrer dans le capital de General Motors

Un constructeur chinois actionnaire de General Motors ? Tout un symbole de la montée en puissance de la Chine, notamment dans l'automobile, et du déclin américain. SAIC Motor, premier groupe automobile de l'ex-Empire du milieu, a bel et bien approché le consortium de Detroit pour lui proposer de prendre une participation, a-t-on appris auprès de plusieurs sources proches du dossier citées par l'agence Reuters. SAIC a exprimé son intérêt pour une participation inférieure à 10 %, a précisé l'une des personnes ayant connaissance des discussions. Le président de SAIC, Hu Maoyuan, s'est borné à indiquer qu'il investirait si « les conditions [étaient] favorables ».Premier acteur localLes responsables politiques américains se montrent certes prudents sur une prise de participation étrangère, lors du retour en Bourse prévu de GM. Mais le Trésor a annoncé vendredi que les investisseurs seraient recherchés « dans de multiples zones géographiques », en mettant toutefois « l'accent sur des investisseurs nord-américains ». Ceci laisse donc a priori la porte ouverte à une participation minoritaire du groupe de Shanghai. Les deux multinationales se connaissent depuis longtemps. SAIC et GM sont liés à travers leur coentreprise en Chine créée en 1997, Shanghai GM, dont la partie chinoise détient 51 % des parts. Sur les sept premiers mois, GM et ses coentreprises locales ont vendu 1,38 million de véhicules en Chine (+ 44,2 %), ce qui en fait le premier acteur local avec l'allemand Volkswagen, lui-même également lié à... SAIC. Le groupe shanghaïen a pris aussi une participation dans GM Daewoo, la filiale coréenne de l'américain issue des décombres de l'ancien « chaebol » Daewoo. Enfin, en Inde, les deux groupes sont aussi associés. Un axe stratégique majeur, devant la forte montée en puissance de l'Asie dans le déploiement international de GM.Le premier des « Big Three » du Michigan doit revenir en Bourse cet automne. Un signe du redressement de l'ancien numéro un mondial, dont la banqueroute au 1er juin 2009 avait été spectaculaire, après plus de 90 milliards de dollars de pertes cumulées. La première cotation pourrait intervenir avant la fin novembre. Le Trésor américain, qui a injecté 50 milliards dans le constructeur, détient aujourd'hui 61 % de son capital.Allégé de sa dette colossale, le « nouveau » GM a affiché un bénéfice net de 1,33 milliard de dollars (1 milliard d'euros) sur le deuxième trimestre 2010. Le profit semestriel s'est élevé à 2,2 milliards. Le groupe a notamment retrouvé la voie de la rentabilité en Amérique du Nord. Alain-Gabriel Verdevoye
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