Rolex & Trisha Brown en mentors

C'est une forme de mécénat peu courante qu'a initiée Rolex. Déjà très actif dans le sponsoring culturel (l'entreprise soutient entre autres le grand festival de musique classique de Verbier, en Suisse), l'horloger a lancé en 2002 le programme « Mentor & Protég頻. L'idée ? Permettre à de jeunes artistes prometteurs de bénéficier pendant un an d'une allocation généreuse (50.000 euros), mais surtout de mentors prestigieux. Et quand les parrains ont pour nom Brian Eno (compositeur), Anish Kapoor (plasticien), Hans Magnus Enzensberger (écrivain), Peter Sellars (metteur en scène), Zhang Yimou (cinéaste) ou Trisha Brown (chorégraphe), la richesse des enseignements ne fait aucun doute.Ces six artistes sont les mentors invités par Rolex pour son cycle 2010-2011 de mentorat artistique. Pour sélectionner ces Pygmalion, l'horloger suisse réunit tous les deux ans un conseil d'artistes et de personnalités du monde de la culture. Il y a parmi eux le chorégraphe William Forsythe, le réalisateur Carlos Saura ou encore Eve Ruggieri, spécialiste de musique classique. Leur expertise est certaine et le choix des mentors s'en ressent : pas un qui ne soit pas une pointure de son domaine ! À commencer par Trisha Brown : avec ses pièces abstraites, l'Américaine a révolutionné la danse contemporaine de ces dernières décennies. Comme ses confrères mentors, elle a choisi fin juin son jeune protégé : mardi 14 septembre dernier à la Biennale de la danse de Lyon, l'artiste de 73 ans nous présentait Lee Serle, un danseur australien de 28 ans.Ni copinage ni favoritismeC'est par un simple e-mail que le jeune homme a appris, tout surpris, qu'il était invité à concourir au titre de « protég頻 de Trisha Brown. Car Rolex n'accepte aucune candidature spontanée. Ni copinage ni favoritisme, c'est un comité anonyme et indépendant qui sélectionne dans chaque discipline les potentiels protégés et leur demande de présenter un dossier de candidature. Le comité retient alors trois finalistes qui rencontrent le mentor. À lui le choix de son protégé. Et Trisha Brown a eu l'oeil. À Lyon ce soir-là, la Biennale présentait quatre pièces de la Trisha Brown Company, dont « Foray Foret ». Lee Serle fait partie des 8 danseurs qui interprètent cette oeuvre majeure des années 1990. D'une tête de plus que les autres, le jeune homme en impose. Et son corps semble parler depuis toujours le langage Brown, tout d'épure et de rigueur.Lee Serle ne côtoie pourtant Trisha que depuis quelques semaines. Mais il s'est installé à New York, où la troupe a son QG. Il y a là une condition du programme Rolex : mentor et protégés doivent travailler au moins six semaines ensemble. À la charge de Rolex : les frais de voyage, les dépenses importantes, en sus de l'allocation de 50.000 euros versés au protégé pour produire ses travaux. Lee Serle, au-delà de ses qualités d'interprète, a l'intention de créer en fin de mentorat une oeuvre chorégraphique d'envergure. Dans tous les sens du terme, il en aura les moyens. www.rolexmentorprotege.comÀ voir : exposition Trisha Brown au musée d'Art contemporain de Lyon. Jusqu'au 31 décembre.
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