L'aéronautique promis à

Resté jusqu'ici en marge des fusions-acqusitions, le secteur de l'aéronautique et de la défense fait enfin parler de lui. Safran qui lorgne Zodiac, vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Depuis le déclenchement de la crise financière à l'automne 2008, cela faisait longtemps que le secteur n'avait plus connu une opération de cette envergure. La dernière était celle bouclée, fin octobre 2008, par Finmeccanica pour racheter DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars.Tout porte à croire que les dernières opérations annoncées par Zodiac au printemps et par Safran ce lundi marquent l'amorce d'un mouvement plus large. Plusieurs facteurs militent en ce sens. « Les groupes ont, dans l'ensemble, su gérer de façon très prudente leur trésorerie et se retrouvent aujourd'hui avec des bilans considérablement renforcés » souligne Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities. Celui-ci cite pêle-mêle les 300 millions d'euros de trésorerie de Zodiac ou encore le faible gearing (endettement net sur fonds propres) de Thales : 10 %. Faut-il pour autant tabler dans un avenir proche sur une frénésie d'opérations ? Pas obligatoirement. « Au vu des niveaux de valorisation qui sont encore modérées, les vendeurs ne sont pas nombreux. On peut s'attendre toutefois à ce que la reprise de l'activité fusions-acquisitions se poursuive dans les mois qui viennent si le secteur continue de s'apprécier en Bourse » explique pour sa part Harald Liberge Dondoux, analyste chez CM-CIC Securities. En effet, malgré le rebond boursier des valeurs de l'aéronautique et de la défense, le secteur n'est pas très cher puisqu'il se paie 12,7 fois les bénéfices attendus sur 2010 contre une moyenne historique d'un peu plus de 13.Pas d'opérations fracassantes En outre, le mouvement pourrait se faire via des petites acqusitions. « Les domaines de l'aéronautique et de la défense ont déjà connu sur la décennie passée d'importants mouvements de consolidation, il ne faut donc pas s'attendre à des opérations fracassantes. Beaucoup de transactions devraient être réalisées hors cote », précise Harlade Liberge Dondoux. Surtout, les segments de l'aéronautique et de la défense, en légère perte de vitesse, pourraient ne pas être concernés au premier chef. Comme dans le cas de Safran avec l'américain L1, c'est dans le domaine de la sécurité, marché très morcellé, que le mouvement pourrait s'intensifier. «Pour faire face à une moindre croissance de leurs activités traditionnelles, les groupes sont effectivement incités à compenser le delta dans d'autres domaines » résume Yan Derocles. Gaël Vautrin
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